Partir faire la guerre, se battre, chercher querelle… sont des comportements habituellement rangé du côté des défauts. On préfère la douceur, la capacité à prendre soin, l’accueil de la différence. Il parait en effet plus sage de chercher l’harmonie plutôt que la discorde.
La question n’a rien de nouveau, la mythologie grecque nous racontait déjà cette histoire archétypale. L’actualité nous montre cela aussi, peut-être pour nous inviter à revoir nos positions quant à cette énergie vitale ?
Le dieu de la guerre
Parmi les dieux de l’Olympe, il en est un généralement moins aimé tant son caractère guerrier dérange. C’est Arès, le dieu de la guerre, fils de Zeus et d’Hera. Les romains le nommeront Mars et c’est ainsi qu’on le retrouve parmi les planètes essentielles de notre ciel astrologique. Il donnera naissance à Rémus et Romulus, fondateur de Rome.
Arès est bagarreur, son nom signifie fléau, ruine, malédiction. Durant la guerre de Troie, il se range aux côtés des Troyens en soutien de son demi-frère Apollon qu’Achille a offensé en détruisant son temple. Zeus et Hera, ses parents eux-mêmes, le rejettent. Sa sœur Athena, partisane des grecs entrera même en combat contre lui.
Seule Aphrodite, une autre de ses sœurs, l’apprécie. A tel point qu’elle deviendra sa maîtresse alors même que celle-ci est l’épouse d’Héphaïstos, le dieu de feu, de la forge et des volcans. De cette union incestueuse naîtra Harmonie.
La naissance d’Harmonie
Ainsi, la nymphe Harmonie est la fille d’Arès, Dieu de la guerre et d’Aphrodite, la déesse de l’Amour. Sa naissance est ainsi le fruit de la rencontre de deux principes apparemment opposés, mais deux concepts frères car Arès et Aphrodite sont issus du même couple parental. Alors que nous avons tendance à les opposer, à sur-valoriser l’une à l’encontre de l’autre, la mythologie vient nous enseigner que non seulement ces deux archétypes ne s’opposent pas, qu’il n’y en pas un à aduler et l’autre à rejeter mais que de leur union nait l’harmonie. Si nous cherchons à créer de l’Harmonie, il est nécessaire de rassembler les deux principe. « Si tu veux la paix, préparer la guerre », disait l’adage (si vis pacem, para bellum).
La conjonction des opposés
Ainsi, sans Arès, le seul Amour qu’incarne Aphrodite ne saurait créer à lui seul l’harmonie que nous recherchons tant en période troublée. C’est intéressant car cela nous enseigne que ce n’est pas seulement avec des pensées d’Amour et la recherche de la concorde que nous y arriverons. Il est nécessaire pour y parvenir de s’armer de courage et de capacité à lutter. Le principe féminin inspirateur convoque, pour incarner dans la matière ses nobles aspirations, un principe masculin actif et capable de trancher dans le vif ce qui peinerait à se séparer.
On retrouve là le principe alchimique traditionnel. Le féminin est inspiration alors que le masculin est réalisation. Sans masculin, toute création est condamnée au néant. Son action est non pas de donner vie mais de séparer ce qui advient des nimbes de l’océan primordial. On se souviendra, à ce propos que la déesse Aphrodite est elle-même issue de ce principe. Sa naissance résulte du fait que Cronos émascula son père Ouranos et jeta ses parties viriles dans l’océan. Aphrodite est alors née de cette écume fécondant les flots. Elle incarne la fécondité et est également associée à la sexualité.
(voir aussi ici : Masculin – Féminin, le couple intérieur.)
La nécessité du combat ?
D’un point de vue ontologique, toute création procède de la nécessaire fécondation du féminin par le masculin. Ainsi l’Amour doit rencontrer la Guerre pour permettre à l’Harmonie de voir le jour. C’est intéressant. Nous aurions plutôt dit spontanément qu’il faut combattre la guerre pour mieux préserver la paix. Or, la mythologie enseigne l’inverse. Comment pouvons-nous comprendre cela ?
Peut-être doit-on avant tout rappeler que le dieu de la guerre, Arès, est représenté par Mars chez les romains et dans le langage astrologique. On peut alors essayer de mieux comprendre quelle est cette énergie qu’il nous faudrait intégrer pour compléter cette Vénus-Aphrodite et faire naître en nous une harmonie équilibrée.
L’énergie de la planète Mars
En astrologie, Mars est avant tout un principe d’action. Avant de parler de guerre, il s’agit en premier lieu de notre pouvoir agissant. Son rôle dans le zodiaque est de donner une énergie de réalisation aux autres planètes. Il permet ainsi de concrétiser ce que l’on est (Soleil), ses idées (Mercure), sa participation sociale (Jupiter) ou encore son besoin de sécurité (Saturne). Au service de Vénus (les valeurs), il permet de concrétiser son ressenti intérieur. Son énergie favorise une mise en mouvement vigoureuse de ce qui cherche à naître en nous. Là où se trouve Mars, il nous faut nous dépenser, faire circuler, l’énergie sans entrave. Et c’est pour cela que Mars est aussi un guerrier car son rôle est de dégager le chemin des obstacles à notre réalisation. Sans Mars, la libido tourne à vide, les projets restent des idées, les premiers obstacles suffisent à stopper les plus belles aventures.
Une énergie pour se réaliser
Si l’énergie de Mars est une source de dynamisme et d’enthousiasme, elle demande à être contrôlée pour ne pas devenir violente et destructrice envers soi ou envers les autres. C’est certainement pourquoi nous jugeons mal cette force qui, en particulier dans notre monde occidental, a montré ses excès et ses ravages.
D’un point de vue psychologique, l’énergie martiale est aussi bien constructive que destructive. Cela dépend vers quoi elle est dirigée. Ainsi, sans un engagement direct dans la réalité et une volonté de servir plus grand que soi, elle devient une force égoïste et matérialiste. La réalisation n’est alors qu’une quête de pouvoir individuel et égocentrique ou collectivement l’opposition d’un camp face à un autre. Bien dirigée, par une « foi » en l’homme, en la nature ou en toute noble vertu, elle devient une capacité à se battre pour faire advenir l’idéal de l’âme ou réaliser la mission de vie.
La face lumineuse du principe guerrier
Mars possède ainsi la force du guerrier de lumière que nous pouvons tous devenir. Il est le principe d’action qui permet de gérer la matière et les contraintes du réel afin de permettre la réalisation de nos projets et la concrétisation de nos valeurs. Sur le plan spirituel, c’est l’énergie qu’il faut apprivoiser pour exprimer sa colère de manière constructive et libératrice plutôt que destructive et génératrice de haine ou de violence.
C’est encore le principe masculin à assumer en soi, que l’on soit homme ou femme. C’est le principe réalisateur qui permet d’agir et non de subir. Par son action consciente, il vient équilibrer le principe féminin réceptif. Ainsi nous pourrons extérioriser ce qui nous anime.
Mettre sa force au service du collectif
Pour conclure, je ne voudrais pas que ces propos soient perçus comme une invitation à entrer en guerre ou à la justifier. L’usage protecteur de la force est une nécessité pour protéger la vie et défendre les victimes de leurs agresseurs. En période de guerre et donc de propagande, il est bien difficile de distinguer l’un de l’autre et considérer que nous sommes tous perdant à ce jeu une piètre excuse pour ne pas prendre position.
Car il s’agit bien de savoir prendre position. Non pas en « Moi je » égoïste aveuglé par une subjectivité souvent trop marquée de méconnaissance. Non, il s’agit d’apprendre à dire JE dans un positionnement souverain, à l’écoute de ses ressentis, mais non pas emportés par eux dans un sentimentalisme enfantin. Il ne s’agit pas non plus de s’identifier à ses opinions particulières. Il s’agit de se positionner comme un acteur authentique qui assume sa vulnérabilité, sa position relative, et son côté « Colibri » du changement pour se mettre au service d’une cause plus grande. Laquelle ? Et bien c’est là que chacun doit prendre position. Comme dans une assemblée parlementaire, toutes les voix méritent d’être entendues afin de compléter l’unisson des voix en quête d’harmonie.
Aller plus loin
Si vous aussi vous souhaitez mieux comprendre quelle force vous anime et comment la réveiller ou encore la canaliser au profit de votre projet de vie, alors peut-être qu’un bilan de compétences vocationnel serait opportun? L’objectif de la démarche est de clarifier et d’écouter les énergies présentes en nous pour mieux les mettre en œuvre afin de pouvoir réaliser notre potentiel dans la vie concrète. C’est se mettre sur le chemin du devenir-soi, le principe d’individuation de Jung, en actant, à travers son projet professionnel, comment nous honorons les dieux-énergies-planètes en phase avec nous.
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