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La crise du Covid-19 nous a tous fait vivre une situation exceptionnelle majeure. Dans ces situations, nous agissons selon notre carte du monde, c’est à dire selon nos besoins et valeurs. La Spirale Dynamique donne un éclairage intéressant de ces différentes visions et nous pouvons voir apparaitre en nous les niveaux que nous avons à travailler pour faire notre transition intérieure et bien vivre le passage que nous sommes invité à faire actuellement.

Chaque niveau voit le problème à sa manière

Le modèle de l’évolution des niveaux de conscience décrit par Clare Grave dans les années 1960 décrit comment notre conscience individuelle et collective évolue suivant des stages successifs. Il décrit 8 stades comme autant de paradigme qui contiennent nos valeurs, modes de vie et comportement. Ce modèle est utilisé pour comprendre et décrire la culture d’une organisation ou d’une société. Il permet aussi de voir comment, nous sommes chacun plus ou moins ouverts à différents niveaux de conscience. En cette période de transition, cet outil est une clé importante pour  comprendre comment nous évoluons de stade en stade. Je voudrais ici tenter une illustration de ce cheminement à travers ce que nous avons vécu lors de l’épisode de confinement lié à la Covid-19 au printemps 2020. Regardons ainsi comment chacun des niveaux, nommé par une couleur, est interrogé par cette crise. Les différents niveaux/couleurs successifs seront présentés dans l’ordre dans lequel ils apparaissent dans la conscience.

Beige : Le problème concerne notre santé. Il est impératif de se prémunir des infections et de soigner sa santé. Ceux qui se préoccupaient déjà beaucoup de leur santé seront sensible à la question. Ceux qui la négligeaient auront peut-être perçu cette crise sanitaire comme un rappel de l’importance de ce premier niveau d’existence. Les plus sportifs ont par exemple eu du mal à ne pas sortir faire de l’exercice, alors que d’autres se sont mis à faire du yoga ou autres gymnastique. L’invitation à retenir est peut-être que nous avons chacun à prendre soin de notre santé et en particulier de notre système immunitaire, seul vrai rempart à la maladie.

Violet : Le confinement met en jeu le clan. Que ce soit celui avec lequel nous étions confiné ou ceux plus sociaux avec lesquels nous sommes confrontés, au travail par exemple, l’enjeu est là. Comment rester en lien? Comment vivre en équilibre et permettre à tous de bien cohabiter. A l’inverse, les personnes vivants seules sont interrogées sur leur capacité à bien vivre cette solitude et à en tirer parti. La Covi-19 interroge aussi la place des ainés, thèmes particulièrement important pour ce niveau qui les considère volontiers comme des figures d’autorité ou en tout cas comme faisant pleinement partie du clan. Et vous quelle importance donnez-vous à votre clan?

Rouge : Le besoin de bouger les lignes et d’exercer sa pleine liberté d’action, sinon même son désir de conquérir les espaces, les territoires et les champs d’activité est important à ce niveau. Il est clair que le confinement a mis cela en jeu aussi. Certains se sont renfermé et ont pu se complaire dans une non-vie qui leur permettait de ne pas se confronter à la difficulté de prendre leur place dans le monde. D’autres ont pu très mal vivre d’être simplement invité à se restreindre et à ne pas circuler comme ils le voulaient. La contrainte d’interrompre ces activités professionnelles a été très rudes pour les esprits entrepreneurs très concernés par ce niveau. Le confinement a aussi mis en jeu la difficulté de prendre sa place dans le collectif, qu’il soit familial, relatif au voisinage ou qu’il concerne les relations professionnelles. Un bilan de sa capacité à rester soi-même, dans l’affirmation mais aussi la tolérance est un enjeu majeur à ce niveau.

Bleu : Pour organiser la vie collective, il faut des règles. Se soumettre à ces règles permet de se garantir un avenir meilleur. Cette crise a vu fleurir de nombreuses injonctions à faire ou ne pas faire certaines choses. L’idée de contraindre les individus au profit du bien collectif était centrale. L’enjeu est de trouver le moyen de faire vivre ces règles, par la confiance ou le contrôle. Les plus rebelles aux règles ont trouvé là des motifs à récriminer ou à contourner, les plus prompts à contrôler les autres se sont vu également devenir les ambassadeurs des politiques de prévention. La promesse d’un avenir meilleur a permis à certains de prendre leur mal en patience alors que pour d’autres c’était une vraie punition que de devoir différer leur besoin de jouissance immédiate. Enfin, le niveau interroge aussi, sur un plan supérieur, la question de la vérité ultime et donc du sens de la vie et de la spiritualité. Là où certains auront été ravis de voir la Main de Dieu ou le Pouvoir de la Nature, d’autres auront préféré voir à l’œuvre d’autres forces bénéfiques ou complotistes. La croyance en une vérité scientifique toute puissante n’a d’égale que celle en un dieu tout puissant. L’objet de culte ou au contraire de combat importe peu, c’est le besoin de définir une vérité supérieure qui domine à ce niveau. S’interroger sur ses propres croyances permet à tous de mieux les reconnaitre et donc de moins les projeter sur les autres. Cela donne un peu de tolérance.

Orange : A ce stade, nous cherchons comment la science et la technologie peuvent nous permettre de jouir individuellement des plaisirs de la vie. On attend de la science qu’elle nous permette de vaincre le mal. On voit alors apparaitre des combats violents entre les tenants d’une ou l’autre médecine et la défiance toute aussi forte des approches spirituelles envers les plus rationalistes. Notre besoin de consommer est fortement contraint et interrogé en ces temps de confinement. La réalité de notre déconnexion avec la nature montre qu’elle a des conséquences visibles sur l’ensemble de la planète. La nécessité d’agir sur un plan mondial apparait. Ce sont les moyens d’agir qui diffèrent encore.

Vert : L’homme se doit de renouer avec son environnement et quitte la logique consumériste pour développer des réseaux d’entraide qui respectent tous les besoins. La vision est pluraliste. Il s’agit de faire cohabiter tout le monde sur la même planète. Le confinement a permis de montrer combien il était important de disposer de services d’aide à la personne, de services publics et d’’une production agricole saine. Le télétravail a montré aussi que l’on pouvait rester en lien autrement et travailler ensemble tout en maintenant le lien avec nos vies personnelles. De nouveaux équilibres sont apparus. Les collectifs se sont mobilisés ou ont disparu selon leur solidité et leur implication par rapport aux besoins réels de notre humanité. Le savoir vivre ensemble est questionné chez nous tous.

Le passage au second niveau

Au delà de Vert, une élévation de la conscience se produit. L’individu est alors davantage en contact avec sa dimension spirituelle et sa conscience la plus profonde et reliée au Tout. A ce stade, il reconnait que sa quête précédente était illusoire et trouve sa vérité et sa nourriture dans sa vie spirituelle. Alors la crise sanitaire n’apparait plus comme une crise, mais comme un événement de plus de la vie qui n’a de sens que dans une vision holistique. En effet pour Jaune, la spirale devient une quête graduelle dont il est capable d’embrasser toute la dynamique. Il n’est plus en lutte contre les niveaux précédents, mais il les reconnait comme constituant de sa réalité physique. Ainsi, il voit comment la crise peut l’impacter ou impacter chacun, mais il le voit comme le reflet de ce qu’il a à travailler pour mettre encore plus de lumière et de liberté dans sa vie. 

Quand au niveau turquoise, il suppose que nous ayons conscience d’être reliés au tout. A ma connaissance seuls les plus mystiques ont atteint ce niveau d’expérience. Ainsi ceux qui pensent les entreprises opales à ce niveau de conscience se trompent. Ce qu’ils décrivent est de l’ordre du vert bien assumé, avec certainement pour ceux qui mettent cela en place quelques incursions au stade Jaune, mais ce n’est pas le signe du palier dont parle Grave et Wilber. On s’en rend souvent compte en observant comment les plus ardents militants de l’entreprise opale sont souvent des combattants de l’orange. Tant qu’il y a combat, il n’y a pas intégration et donc pas de changement de niveau.

L’invitation à s’élever

Ainsi, la crise du Covid-19 peut elle alors être perçue comme l’invitation à prendre la responsabilité de ses différents besoins à les nourrir pour mieux les intégrer et à ensuite passer à autre chose. En accédant à la conscience du Soi, Jaune comprend que la réalité n’est pas dans cette dimension matérielle de sa vie. Elle est dans la conscience de l’instant présent. La vie, si elle n’est plus matérielle, mais spirituelle, alors la mort même n’est plus à craindre car elle ne signifie que la disparition de notre enveloppe physique. La vie matérielle devient très secondaire et donc les limitations que nous impose la situation sanitaire n’ont plus la même importance. Les gestes barrières peuvent biensûr toujours être respecté, mais ils n’entravent pas la liberté car celle-ci est intérieure avant tout. Quelle que soit la prison matérielle, elle n’est rien contre la liberté réelle qui est celle de la conscience.

La Covid-19, une chance ?

Sans aller jusqu’à se réjouir de ce qui s’est passé, car les drames ont été nombreux et les conséquences que cela aura sur nos conditions de vie matérielles seront importants et source d’une souffrance bien inutile, nous pouvons peut-être entrevoir que nous avons là une chance d’évoluer vraiment. En effet, nous voyons comment le confinement met en tension notre capacité à satisfaire nos besoins alors que ceux-ci mêmes ne sont que la conséquences de nos conditionnements mentaux. Alors peut-être pouvons-nous accepter que c’est là que nous avons à travailler en prenant conscience du fonctionnement de notre égo et en lâchant prise pour mieux nous relier à la nature, c’est à dire à notre vraie nature métaphysique. 

Si ce chemin vous intéresse et si vous voulez être guidé, les formations que je propose, sur la spirale dynamique, mais aussi sur la manière de s’épanouir en transition vous permettront de mieux comprendre ce chemin d’évolution que nous avons devant nous et quelles pratiques peuvent nous aider à faire le chemin.

En attendant, prenez bien soin de vous, il n’y aura jamais que vous pour le faire vraiment.

Pour aller plus loin, voir aussi :

Comprendre (enfin) la culture des entreprises Opales