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Cette transition n’est vraiment pas comme les autres. Entre résignation et rébellion, il est difficile de trouver une juste posture pour appréhender le monde qui se transforme sous nos yeux. La polémique pro/anti masque divise la société sur un fond de révélations complotistes et de méfiance face aux discours officiels. Il nous semble difficile de garder des repères solides et fiables tant tout est remis en question. 
Cela vient confronter nos certitudes et nos croyances et parle finalement autant de nous que de ce qui se passe dans le monde. Alors, quelle serait la juste posture à adopter pour continuer à cheminer en sagesse et faire œuvre constructive dans ce contexte si particulier ? Essayons de repérer quelques pistes pour développer notre discernement et adopter une attitude mesurée et sensible face à cette transition. 
Et si cela nous menait vers un tout autre monde ?

Une transition qui interroge nos certitudes

Nul ne peut échapper à la situation déclenchée par l’épidémie de Covid-19. C’est d’ailleurs un fait rare dans l’histoire que de constater que le monde entier se trouve confronté, au même moment, à la même crise. La présence du virus est constatée partout. Seule divergent les avis concernant sa gravité et surtout la manière d’en gérer les conséquences. Non seulement les médecins ne sont pas tous d’accord entre eux, mais en plus les gouvernements, les institutions internationales et bien sûr les différents lobbies et médias s’en mêlent pour créer une cacophonie lourde de tensions, d’espoirs idéalistes et de projections en tout genre. La crise est sanitaire, elle touche à notre santé et donc à nos besoins les plus fondamentaux. Dans la pyramide de Maslow autant que dans la Spirale dynamique, ce sont nos besoins premiers qui sont touchés, les besoins physiologiques, la santé. Il n’est donc pas étonnant que cela touche, en conséquence, tous nos autres besoins. C’est ainsi, toute notre vision du monde qui est interrogée et bousculée par celle des autres, par nature différente.
Les réactions divergent selon la vision qu’à chacun de la vie, des autres et de lui-même. En cela, nous sommes bousculés dans nos certitudes et aussi nos croyances. Le débat sur la question des fakes news n’est que l’image de nos différents niveaux de conscience.

Nos croyances sont la base de notre réalité

J’appelle « croyances » tous les faits que nous n’avons pas pu vérifier par nous-mêmes. Elles se distinguent de l’expérience qui nous permet de constater par nous-mêmes, ou par l’intermédiaires de ceux à qui nous faisons confiance, certains phénomènes. 
Nous sommes donc plein de croyances. Nous en avons acquis des milliers durant nos années d’apprentissage. L’histoire, la géographie, mais aussi les sciences sont pleines de ces croyances partagées fondées sur la foi que nous avons dans notre science et ses découvertes. Et si nous pensons que la science permet de trier entre croyances et faits avérés, un regard un peu plus approfondi sur la question montre vite qu’il n’en est rien.
En effet, la démarche scientifique n’est pas tant une entreprise de vérité qu’une démarche permettant de vérifier certaines hypothèses par des méthodes reproductibles. La science n’échappe en rien aux croyances car toute recherche consiste à rendre reproductibles des observations contrôlées à partir de méthodes et d’outils de mesure choisis. Ainsi le chercheur ne trouve que ce qu’il cherche. Sinon, il peut, s’il a la chance d’avoir une intuition soudaine, donner du sens à un phénomène inattendu. Mais ce sens nouveau viendrait lui aussi de ses croyances ou connaissances antérieures, aperçu sous un nouveau jour. Ainsi est-il parfois proprement inconcevable de mettre du sens sur ce qui sort de nos schémas habituels. Nous préférons le connu, simplement car c’est la seule chose que nous puissions vraiment percevoir et donc comprendre. L’histoire des sciences est pleine d’exemples de découvertes que l’on a mis des années à reconnaitre, voire à intégrer. Par exemple, la physique quantique, que l’on voit beaucoup reprise actuellement, un peu à toutes les sauces (thérapies quantiques) apparaît plus d’un siècle après la naissance de celle-ci dans les années 1920. Et nous n’en avons pas encore bien compris l’impact et l’utilité. Au sein même de la communauté scientifique elle fait débat et conjugue des approches qui vont des mathématiques à la spiritualité tant la voie qu’elle ouvre nous parait difficile à concevoir. Un physicien comme David Bohm en est même venu à réfléchir à la manière même d’en parler, conscient, comme l’était avec lui Wittgenstein, que le langage lui-même, fut-il mathématique est porteur de sens. Ainsi, en y regardant bien, on ne sort pas de cette question de croyance.

N’y a-t-il pourtant pas des croyances plus vraies que d’autres ?

De quoi avons-nous besoin pour savoir si un phénomène est vrai ou non ? Les déterminants sont de l’ordre de la perception et ensuite du jugement, pour reprendre la classification des fonctions de Jung.
Avant toute chose, il nous faut percevoir le phénomène. Ce sont nos sens qui s’en chargent. Mais lorsqu’il s’agit d’une réalité hors de notre portée car trop lointaine, trop difficile à appréhender ou même à percevoir, il nous faut nous fier à l’expérience d’autres personnes, et l’information qu’ils diffusent. La question devient alors celle de la fiabilité de ces sources. Longtemps la religion guidait nos pas, actuellement, dans nos sociétés occidentales, ce sont davantage les scientifiques. A moins que cela ne soit devenu les entreprises privées, à travers les lobbies et les médias qu’elles contrôlent. Quant aux gouvernements, on sait très bien qu’il ne sont que des organes politiques sous influences constantes. Il n’est pas de gouvernement sans conseillers, fussent-ils scientifiques. Le débat actuel sur leur probité nous invite, à minima à la prudence quant à notre capacité à nous en remettre à eux.
Là encore, à bien y regarder, la réalité des faits peut être interrogeable elle aussi. La science physique se demande si le chat de Schroedinger est vivant ou mort, si les particules élémentaires ne seraient pas plutôt des ondes, si le vide de l’univers, tant à l’échelle de Planck que de celle de l’univers, ne serait pas plutôt plein d’énergie. Alors, finalement, s’interroger sur le fait que l’homme soit seul ou non dans l’univers, que d’autres civilisations aient pu construire des pyramides ou que l’information que l’on transmet à l’eau puisse en changer la structure moléculaire ne sont pas des idées si folles à concevoir et surtout à étudier.
Car ce qui fait la différence, avant tout, c’est le traitement que l’on fait de ces informations.

De quoi sont fait nos jugements ?

Ce sont nos valeurs qui nous permettent, dans tous les cas, de donner du sens à ce que nous percevons. Jung, a montré que si nous ne percevons pas tous les faits de la même manière, par la globalité ou par le détail, nous ne les traitons pas non plus de manière équivalente. Alors que certains chercheront l’objectivité et le clivage vrai-faux, d’autres, tout autant à raison, préfèrerons l’écoute des subjectivités dans un rapport bien-mal. Et si nous sommes capables d’accéder, dans l’un et l’autre cas, aux deux modalités, il s’avère cependant que nous avons bel et bien notre préférence. Toute la théorie de la personnalité jungienne, mieux connue à travers l’indicateur de typologie de Myers-Briggs (MBTI) est basé sur cette notion de préférence. Comme un gaucher aura une manière naturelle de tenir son stylo, il peut cependant apprendre à faire autrement et même devoir ambidextre. Mais au-delà de l’acquis, il y a bien une préférence qui n’est ni objective, ni universelle. La manière de donner sens aux informations est avant tout une question de préférence naturelle. 
Ainsi, pour certains, s’ils ne peuvent pas faire l’expérience eux-mêmes de tout, ils vont chercher à se fier à des experts et à leurs jugements. Et puisqu’il faut encore choisir parmi ceux-ci – car à les écouter tous, il n’est pas toujours possible de dégager un consensus  pour chaque chose- comment choisissons-nous qui écouter ou non ?
C’est là qu’interviennent nos valeurs. Tout comme en politique, lorsqu’il faut choisir un candidat, nous comparons les positions prises par l’un et l’autre avec ce que nous pensons nous mêmes d’un sujet ou d’un autre. A moins de s’arrêter parfois sur des critères physiques, de sympathie ou bien autres choses encore plus subjectives.

L’intérêt de la dialectique

Dans l’échange, nous nous ouvrons aux croyances des autres et nous les faisons nôtres quand elles viennent trouver leur place parmi notre propre système de croyances. Ainsi le monde nous semble cohérent. 
En revanche, ce qui est trop différent, dissonant par rapport à notre cadre de référence, est le plus souvent ignoré ou rejeté. La mise en péril de toute notre vision du monde serait insupportable car elle nous précipiterait dans ce qui apparaîtrait être un vide de sens auquel nous ne saurions faire face. Ainsi, notre mental censure ou discrédite l’info afin de maintenir l’intégrité de notre système. Nous faisons pourtant cela quotidiennement comme le montre de nombreuses études psycho-sociales. Par exemple, le récit des témoignages des témoins d’un accident montre que nous ne voyons pas tous la même chose et ainsi ne tirons pas les mêmes conclusions des « faits ». Les biais cognitifs possibles sont nombreux. Notre objectivité n’est pas si évidente à établir. Et il est toujours plus facile de tromper quelqu’un que de lui faire comprendre qu’il s’est fait leurrer. Ainsi chacun se croit facilement dans une assez bonne vérité. 
Des croyances communément acceptées signifient qu’elles correspondent à ce que la plupart de nous, sommes capables d’accepter. Cela peut aussi bien être une vérité qu’une erreur trop difficile à admettre car trop communément partagée. Il est donc fondamental de chercher à objectiver nos perceptions et nos interprétations de ces perceptions par nature subjectives. La méthode scientifique nous offre des repères méthodologiques pour cela. Grâce à eux, nous avons pu faire avancer nos connaissances et repérer parmi de nombreuses fausses évidences, des faits, des méthodes et des théories qui nous semblent aujourd’hui plus justes. Les observations de Copernic (1543) ont dû attendre les études de Galilée (1623) pour être confirmées et prendre sens, malgré la réticence de l’église à considérer que l’humanité n’est pas au centre de la création.

Ce que nous vivons actuellement, c’est aussi une crise de croyances. 

Nous constatons actuellement que les gouvernements, les grandes agences internationales et bien sûr les médias, véhiculent des informations partielles, simplistes, souvent imprécises, ou orientées et même parfois trompeuses ou fausses. Il suffit de croiser les sources, d’aller sur le net consulter l’information diffusée par les experts (et pas uniquement les plus contestataires) pour s’apercevoir que l’information couramment diffusée n’est pas la (seule) vérité. La vigilance est plus que jamais de rigueur face aux trop nombreuses et massives manipulations actuelles. Les exemples du nuage de Tchernobyl ou la présence d’armes de destruction massives en Irak sont des exemples bien connus de manipulation de masse orchestrée par les gouvernements et largement relayées par les médias. Nous ne pouvons plus croire que la vision officielle puisse toujours être juste et objective. Mais tout n’est pas complot ou mensonge pour autant.
Comme l’a très bien expliqué Charles Eisenstein dans un très intéressant article sur le sujet, le mythe du complot vient du constat que des choses importantes nous sont cachées et que nos gouvernements et autres agences, comme l’OMS ou le FMI par exemple, ne sont pas si souveraines que l’on aimerait qu’elles soient du fait de l’influence massive de ceux qui les financent. Ce sont des faits qu’il serait naïf d’ignorer. 
Nous savons très bien aussi comment le pouvoir de l’argent permet à certaines entreprises ou fondations d’imposer leurs produits ou idées alors même qu’ils sont dangereux ou, au mieux, inefficaces. Mais ce constat nous parait aboutir à une idée tellement hors de nos croyances habituelles que l’on se refuse ordinairement à y donner du crédit. Ainsi nous rejetons simplement l’idée.

Le choix de rester dans la norme est un choix confortable.

En attendant les informations circulent. Les « fake news » aussi. La difficulté reste de discerner entre les unes et les autres. La correspondance à nos propres croyances leur donne du sens et nous permet de les ranger d’un côté ou de l’autre. Mais cela ne permet pas d’en déduire la certitude d’une quelconque vérité.
Et c’est de là que vient, en grande partie notre difficulté. L’information scientifique demande de telles connaissances et compétences qu’il n’est plus à la portée du simple citoyen de se faire une idée par lui-même, en tout cas intellectuellement. Nous devons nous fier à ceux qui peuvent nous rendre accessible cette information. Les auteurs, les enseignants mais aussi les journalistes font ce travail de publication des travaux scientifiques et autres témoignages. Et l’on voit vite que c’est un travail fort subjectif et là encore facilement suspect tant une certaine normalisation de la pensée finit par imposer certaines positions au détriment d’autres. Si les journaux veulent être lus, il leur faut publier des propos facilement assimilables par leur lectorat, ou alors chercher le décalage ou le scandale. Les informations trop dissonantes ne sont pas reçues ou elles sont rejetées et alors le public se tourne ailleurs. Tout comme sur internet les moteurs de recherche ne mettent en avant que ce qui est majoritairement recherché ou positionné en avant par accord commercial. L’objectivité est, ici encore, assez relative tant nous sommes, le plus souvent à notre insu, soumis à des informations orientées.
Plutôt que de douter de tout ou passer notre temps à vérifier toutes les informations, nous préférons rester focalisés sur nos idées reçues et nos croyances scénariques pour ne pas risquer de nous sentir totalement bouleversés par trop de révélations déroutantes. Il est plus confortable de suivre quelques sources d’informations qui correspondent à nos propres idées. Cela demande moins d’efforts de recherche, d’ouverture et de compréhension. Et après une journée de boulot, c’est peut-être ce que l’on cherche naturellement ?
Ainsi, je vais choisir de lire un journal économique si je suis orienté business, un journal scientifique pour les plus techniques, un journal chrétien si je le suis, et une presse alternative pour ceux qui cherchent en dehors des sentiers battus. Chacun y trouve sa vérité, au risque de s’y enfermer, mais surtout au bénéfice d’y trouver des avis qui nous ressemblent et donc qui nous rassemblent. Car sinon, l’isolement menace car toute société tient à distance les marginaux, les rebelles et les sceptiques. Et à moins d’avoir une solide vocation à vivre en marge de la société, il n’est pas enviable de ne pas pouvoir facilement satisfaire son besoin d’appartenance.

Des thèses si choquantes qu’elles semblent inadmissibles ?

Mais alors, si le courant majoritaire se refuse à valider certaines informations, cela ne veut pourtant pas dire qu’elles ne sont pas avérées. La proportion est forte, mais toute idée nouvelle va commencer par être ignorée, puis combattue avant, finalement, d’être admise. Et si nous pouvons parfois résister à la pression de l’opinion, il peut être plus difficile de résister à notre propre jugement ou devoir réviser les croyances qui nous servent tous les jours à définir nos choix de vie.

  • Comment imaginer que tout ce que l’on raconte sur le trafic d’enfants à des fins sexuelles puisse être vrai tellement cela nous dégoute ? (H Weinstein)
  • Comment imaginer qu’une grande banque puisse sciemment vendre des produits financiers qui feront s’écrouler l’économie, c’est immoral ? (La crise des subprimes en 2008)
  • Comment imaginer qu’un gouvernement puisse mentir sur la présence d’armes de destruction massives pour justifier une entrée en guerre n’ayant pour seul objectif que de garantir le contrôle du pétrole ? (Irak)
  • Comment imaginer que l’on puisse imposer un médicament dangereux, inefficace et hors de prix alors qu’un autre inoffensif, bon marché et efficace est disponible facilement ? (cf le scandale du Lanset)
  • Et comment ne pas être sceptique à l’annonce d’un vaccin mis en place dans des délais hors normes et en plein déploiement de brevets sur les vaccins à ARN modifié ou porteur de puces reliée à la 5G ? (voir RF Kennedy à Berlin)

Cela ne peut pas être vrai car ce que cela voudrait dire nous parait bien trop éloigné de nos convictions profondes sur la bonté intrinsèque de l’homme.

L’homme est-il bon ou mauvais ?

Qui nous dit que l’homme est bon ? Il y a notre expérience, bien sûr. Elle est relative, mais il me semble que nous sommes nombreux à pouvoir confirmer que la plupart, sinon la totalité des gens que nous connaissons sont des gens bien. Peut-être ne sont-ils pas parfaits, tout comme nous, mais pas vraiment des monstres cyniques capables de sciemment orchestrer des horreurs à l’encontre de l’humanité tout entière. Mais nous savons notre point de vue relatif et pouvons ainsi préférer aller chercher des validations de notre avis à l’extérieur. 
Dans son livre « Plaidoyer pour l’altruisme », le moine tibétain Matthieu Ricard explique comment de nombreuses idées reçues sur le sujet de cette bonté intrinsèque à l’homme cohabitent avec d’autres idées moins optimistes. Certains pensent que l’homme est un loup pour l’homme. D’autres affirment, comme l’auteur, qu’au contraire il s’est toujours comporté avec générosité, bienveillance et altruisme. La vision humaniste rejoint celles des grands courants spirituels pour affirmer que l’homme est avant tout un être d’Amour et de Lumière, même s’il l’a parfois oublié ou qu’il peine un peu à le manifester tant son mental le coupe facilement de cette dimension-là. Mais ce discours ressemble trop à celui de la religion et cela le rend suspect pour les plus matérialistes.
En effet, les grands médias diffusent chaque jour les nouvelles de toutes les horreurs que l’homme est capable de commettre. Plutôt que le constat de l’état du monde, cette diffusion est surtout le reflet des choix éditoriaux des chaînes confrontées aux contraintes de l’audimat. On ne parle que des trains qui arrivent en retard ou plus encore des catastrophes spectaculaires. Quel intérêt de dire que la plupart des trains arrivent à l’heure et sans aucun encombre ? Ainsi, l’information est toujours orientée, même si c’est pour ce que certains définissent comme notre bien. 
Regardons aussi ce qui est beau et bon et nous verrons que c’est aussi une réalité très subjective. Il y a bien plus de belles choses et de belles personnes que de comportements déviants. Même si cela me range du côté de certains complotistes, il me semble évident que certaines personnes puissent, du fait de l’argent à leur disposition, manipuler médias et institutions. Sont-ils consciemment malveillants ? J’ai du mal à le croire. Mais je n’arrive pas à l’exclure. Je les imagine volontiers enclins à manifester dans le monde leur vision particulière. Ainsi Bill Gates a-t-il les moyens de financer certains laboratoires ou institutions et ainsi favoriser le déploiement des technologies dont il détient les brevets. Le fait-il par malveillance ? Sans doute pas. Il le fait plus vraisemblablement car il affirme que le monde sera meilleur avec moins de population et plus de technologie. Il agit pour ce qu’il croit être une bonne solution pour le monde. C’est un sauveur. Et donc un inévitable persécuteur selon le jeu bien connu du triangle dramatique mis en évidence par Stephen Karpmann (Sauveur, Victime, Persécuteur). Ses intentions peuvent être louables, à ses yeux. La confiance qu’il a dans l’humanité reste à démontrer.

Sortir de l’enclos de la pensée conventionnelle. 

L’enjeu véritable de la transition que n nous vivons me semble être dans notre capacité à voir juste à travers tout ceci. Nous sommes confrontés à la nécessité de construire en nous des chemins heuristiques nous permettant de ne plus dépendre d’une validation extérieure. Et en même temps, nous devons trouver notre vérité sans nous laisser illusionner par notre propre subjectivité, nos biais cognitifs et notre mental égotique. La voie du milieu semble bien ténue et difficile à percevoir.
On en revient à notre croyance de base : existe-t-il la possibilité que nous puissions avoir en nous une dimension métaphysique, c’est à dire au-delà de ce que la physique actuelle reconnaît comme étant la réalité ? Si l’on n’est plus dans le domaine du prouvable scientifiquement, on entre encore dans celui de la philosophie, ou même de la spiritualité. Cependant de nouveaux courants scientifiques -bien sûr non conventionnels- offrent eux aussi des perspectives intéressantes sur cette voie.  Pour les entendre, il est nécessaire d’être ouvert et de sortir des limitations que nous impose la vision classique de la science. Le travail du chercheur du CNRS, Philippe Guillemant est intéressant dans ce sens. Il rappelle ainsi que notre capacité d’étude de la vérité est limitée par 4 obstacles épistémologiques majeurs : matérialisme, causalité, déterminisme et hasard.  Il les dénonce et explique en revanche que :

  • La conscience n’est pas un sous-produit du cerveau et que nous ne sommes pas assimilables à des machines.
  • Des informations hors espace-temps permettent d’affirmer la présence d’une « âme ».
  • Le futur existe déjà et la réalité évolue à travers le temps, comme le montrent les synchronicités.
  • Nous avons un libre arbitre et le hasard n’existe pas.
  • Le vide n’est pas vide et l’éther d’Einstein existe bel et bien.

Il affirme que ces croyances sont aujourd’hui largement documentées et prouvées par de nombreuses observations scientifiques et que nous pouvons à raison les intégrer dans nos vies quotidiennes. Mais le propos est lui aussi difficile à entendre tant il remet en question ce que, pour la plupart d’entre nous, nous avons appris jusque- là et que la science classique continue d’affirmer.
Je ne développerai pas cela à sa place et je vous renvoie sur son site pour goûter toute l’intelligence de son propos.

Nous ne sommes pas ce que notre mental veut croire. 

Nous touchons ici un aspect très difficile à comprendre pour un esprit rationnel. Si notre activité mentale n’est pas notre seule réalité, alors qu’y a-t-il d’autre ? Et surtout, comment appréhender ces phénomènes en dehors de notre activité mentale. Cela revient à voir sans nos yeux ou à entendre sans nos oreilles. Qu’avons-nous d’autre à notre disposition pour percevoir le monde sinon nos sens et notre cerveau pour en interpréter les signaux ?
Eckhart Tollé, un des plus influents maitres spirituels vivants a fait de ce thème l’essentiel de son enseignement. « Nous ne sommes pas notre mental », dit-il. Nous sommes davantage le silence derrière le discours incessant de notre petite voix interne. Nous sommes la présence qui voit passer nos pensées dans la sérénité de notre présence. Nous sommes cet être de lumière qui occupe actuellement l’enveloppe corporelle à laquelle nous nous identifions. Nous sommes cet individu qui a un nom et une identité sociale, mais nous sommes bien plus que cela. Notre vraie nature est d’être à l’image de Dieu, un créateur. Nous sommes une âme pourvue d’un corps et non l’inverse. 
Mais cela, notre mental, cette partie de nous qui raisonne sans arrêt et nous agite à travers une forte activité émotionnelle, ne veut pas l’entendre. Et pour cause, car cela lui fait perdre sa toute puissance. Si nous arrivons à focaliser notre attention sur notre présence silencieuse, alors nous prenons, de fait, de la distance avec notre mental. Nous le mettons à distance et il n’aime pas ça. Et tant que nous restons identifiés à notre mental, c’est nous qui n’aimons pas cette idée. En effet, cela revient à perdre le contrôle sur une partie essentielle de nous- même. Tout ceux qui ont eu une expérience d’abus de pouvoir, qui ont pu se sentir manipulé à un moment ou à un autre par une autorité extérieure ou encore ceux qui sont trop marqués par une image négative de la religion auront beaucoup de mal à accepter cette idée. Mais on comprend bien pourquoi. Comment puis-je me laisser aller à écouter en moi une voix que je ne maîtrise pas et qui peut aller à l’encontre de ce que je crois être, ou ce que je crois juste ?

Notre dimension divine est notre véritable essence.

C’est pour cela que je trouve cette question essentielle. La voie de l’éveil est décrite, dans toutes les traditions qui en parlent comme un abandon. Il ne s’agit pas de se résigner et de renoncer à son libre arbitre ou à son jugement, il s’agit de s’en remettre, en confiance, à notre essence « essentielle ». Le discours religieux décrirait cela comme un abandon dans les bras de Dieu. Simplement, là, on n’est pas dans une croyance en un Dieu extérieur tel que les religions en parlent, on est davantage dans une vision gnostique de notre réalité. Ainsi, Dieu n’est pas un vieux barbu dans les nuages, il est en nous, et correspond à notre dimension d’Amour. Il correspond à ce que l’on peut sentir en nous de la présence de l’énergie universelle constitutive de tout l’univers. On est bien dans un au-delà, une métaphysique, au sens du dépassement de la physique actuelle. Il s’agit d’une universalité qui reprend une vision également utilisée par la religion mais qui en fait tout autre chose. La grande différence est que l’on a cette présence en nous et que cela n’enlève rien à notre libre arbitre, au contraire. L’enjeu de notre vie consiste à retrouver en nous cette dimension oubliée ou tenue à l’écart par notre égo, afin de nous libérer de nos limitations intellectuelles (l’enclos de la pensée). L’enjeu est bien de devenir plus libre et plus puissant au service de la vie. Cela remet certes en question la science actuelle, mais tout autant les religions qui n’ont pas toujours cherché à nous rendre libres ! C’est un tout autre paradigme et une totale révolution pour la plupart d’entre nous.
Alors, parfois, nous préférons refuser toutes ces idées, nous cherchons dans leur exposé toutes les failles qui peuvent nous rassurer et nous faire croire que les thèses émergeant actuellement ne sont que des fables illuminées ou des délires paranoïaques. Nous imaginons qu’il s’agit d’exagérations, de manipulations, d’illusions tant nous essayons nous aussi de protéger nos propres limites. Car il s’agit bien de cela, comment accepter des idées qui mettent à mal tout notre système de valeur ? Comment notre mental pourrait-il accepter cela? 

Notre unité avec la nature nous réunit.

Nous sommes uns, en humanité et par nature. Ce n’est pas une vision nouvelle, loin de là. De nombreux philosophes antiques et bien sûr la plupart des religions l’affirment depuis longtemps. Et le problème est là. Pour s’affranchir, à raison, des dogmes religieux, la science a dû s’affranchir de toute proximité avec le discours de l’église. Comme c’est souvent le cas, elle est alors, à certains endroits, tombée dans l’excès opposé. Ainsi toute notion qui pourrait rappeler un discours religieux, comme par exemple que l’univers a été créé par une énergie invisible, que la nature est notre mère à tous ou que nous sommes tous unis par un lien énergétique essentiel hors du temps, est rejetée. La nécessité de la preuve vérifiable est le premier argument pour cela. La seconde est que cela pourrait laisser penser à un Dieu créateur, ce que l’on ne veut pas entendre pour ne pas risquer de retomber sou l’emprise du discours religieux.
Pourtant aujourd’hui, de nouvelles théories en physique fondamentale reprennent les travaux d’Einstein, approfondissent les modèles de la physique quantique de Bohr et mettent en évidence une nouvelle conception de notre univers (cf. David Bohm, Nassim Haramein, Marc Henry, Philippe Guillemant et bien d’autres). Ainsi, par exemple, le modèle « holofractal » de Nassim Haramein fait la démonstration, qu’au plus profond de la matière, à l’échelle de Planck, il existe des phénomènes d’intrication quantique qui relient chaque proton à tous les autres. Il rejoint le concept de réalité implicite de Bohm. Un échange d’information se produit et permet une mise en cohérence de toute la création. Cette énergie commune à chaque réalité physique circule entre tous les protons et permet d’expliquer de nombreux phénomènes qu’une science qui sépare tout ne peut pas expliquer. 
La science est devenue matérialiste pour ne pas tomber dans l’illusion. Elle isole et sépare les phénomènes qu’elle étudie afin de les rendre distincts et ainsi pouvoir en maîtriser l’étude. Mais en faisant cela, elle coupe les réalités étudiées des interactions qui se produisent avec l’extérieur, comme c’est toujours le cas dans la réalité ordinaire. Ainsi, la science élabore ses modèles sur la base d’une réalité qu’elle a simplifiée. Et du coup elle se prive de pouvoir tenir compte de nombreuses autres interactions. Cela marche très bien a l’échelle ordinaire de la physique newtonienne, mais pas au-delà.
Ainsi, par exemple, en est-il des études validant l’effet de l’homéopathie. Une vision matérialiste et chimique ne permet pas d’en démontrer l’efficacité. Mais une vision prenant en compte l’échange d’information au niveau énergétique permet d’en faire une toute autre lecture. Mais cela fait appel à des notions comme la « mémoire de l’eau » et donc la nécessité de prouver dans un paradigme rationnel des phénomènes issus d’une autre conception de la physique. Comment, pour prendre un exemple plus concret, expliquer l’effet des couleurs sur notre moral à une personne qui ne verrait la vie qu’en noir et blanc ? Ainsi, il n’est pas évident de partager de nouvelles données tant que les outils de mesure ou les concepts qui permettent de les appréhender et donc de les comprendre ne sont pas couramment admis ?
C’est pour cela que les personnes les plus confiantes dans notre avenir sont celles qui justement ont choisi de sortir du connu ou de l’habituel pour explorer de nouvelles voies en dehors des dogmes scientifiques ou religieux. Ce sont des scientifiques audacieux mais aussi des enseignants spirituels qui, parce qu’ils voient comment nous nous illusionnons nous-mêmes et comment une autre vision de la vie permet de comprendre que le monde n’est peut-être pas comme on l’a décrit jusque-là. Ils proposent que l’on fasse par nous-même, l’expérience de cette toute autre réalité. Ils nous invitent à lâcher notre besoin de tout rationaliser et maitriser, et à nous ouvrir à une toute nouvelle conscience.

Une transition de conscience.

Au regard de toutes ces découvertes et des décalages conceptuels, la clé de la transition en cours est donc, selon moi, notre capacité à lâcher notre besoin de tout expliquer et tout maitriser avec notre mental. Car ce dernier est, par définition, égotique. Cet égo, s’il nous permet de nous adapter à ce monde physique avec une certaine aisance, nous fait vivre la séparation alors que nous sommes tous reliés, il nous entraîne dans l’émotivité au lieu de nous laisser sereins. Pire, il construit notre réalité à force de cogitations et ainsi façonne notre monde d’une manière orientée sur ses propres besoins de contrôle. Notre réalité est ce que nous pensons, alors si nous pensons séparation, le monde devient séparation. 
Pour illustrer cela, nous pouvons faire une expérience facile : si nous pensons à notre plat préféré, déjà nous salivons alors que rien n’est réel. Notre corps ne comprend pas que notre cerveau peut créer de toute pièce une réalité fausse. Il ne sait que réagir aux informations que le cerveau lui envoie. Nous observons cela avec le phénomène de stress qui se définit comme un écart de perception entre les contraintes et les ressources pour y faire face. Changer la perception de l’un ou de l’autre permet de rétablir l’équilibre, sans même rien changer au « réel » de la situation. C’est un problème de perception et ensuite cela devient une réaction physiologique. La conscience crée le phénomène. Et nous pouvons changer cela en changeant notre regard et nos croyances.

Choisir nos pensées nous donne le pouvoir de changer notre monde.

Ainsi, nous avons la responsabilité de choisir nos pensées et la manière dont nous nous situons dans le monde. Si nous vivons la peur, alors nous trouverons les raisons de vérifier que nous avons des motifs à cette peur. C’est dans ce sens là que ça marche et non l’inverse. Si nous voulons un monde de respect alors commençons par faire attention à nos jugements et nos critiques les uns envers les autres. 
Nous pouvons parfois réagir émotionnellement à une situation qui vient nous toucher là où nous sommes sensibles, heureusement car notre sensibilité est précieuse et nous devons la cultiver. Mais si ces émotions peuvent être le déclencheur de nos comportements, nous avons aussi à garder la maîtrise de notre posture et éviter de réagir sur la base de la colère ou de la peur. Tourner sa langue sept fois dans sa bouche, ou prendre le temps d’une nuit de repos avant de prendre une décision nous donne le temps de faire le travail intérieur consistant à comprendre ce qui nous touche et quel besoin est insatisfait en nous. De là nous pouvons discerner ce qui nous appartient et ce qui vient de l’extérieur. Nous pouvons alors choisir comment nous pouvons nous positionner, et non plus réagir sur la base de nos hormones ou nos émotions. Agir est toujours préférable à subir, mais encore faut-il que l’action soit fondée sur une posture d’alignement, d’ancrage et d’ouverture du cœur. Si l’action n’est qu’expression de la colère, ou si nous agissons à partir d’un cœur fermé, alors nous pouvons être sûr que nous ferons davantage partie du problème que de la solution. Et ce n’est sans doute pas ce que l’on veut.

Revenir à Soi permet de libérer sa pleine puissance.

Ainsi, comme je le propose dans les accompagnements que je propose, il est important de revenir à Soi. L’apprentissage consiste à travailler sa posture et sa capacité à bien gérer sa sensibilité pour trouver/garder un esprit ouvert et libre face à tout ce qui se passe. Il est important de regarder le monde en face et à ne pas se laisser bercer d’illusions. Ce n’est pas facile et nous avons un réel et important travail à faire pour développer et maintenir cette posture. 
Les temps de transition que nous vivons actuellement sont propices aux interrogations et remises en question. Ils nous font vraiment travailler très fort en nous-mêmes (si nous ne projetons pas cela à l’extérieur en guise de défense). Alors il est précieux de pouvoir se sentir soutenu et accompagné sur le chemin en profitant d’un cadre protecteur et bienveillant pour partager tout cela avec d’autres personnes en chemin.
Ma vision est que notre principal travail pour bien vivre cette transition est de nous engager pleinement sur ce chemin de reliance à Soi, à notre nature la plus profonde et la plus lumineuse, et aux autres comme prolongement de ce Soi dans notre dimension la plus universelle d’êtres reliés à notre Source commune. Nous sommes des âmes incarnées. Et en tant qu’âmes nous sommes reliés à la source car toutes nos cellules sont reliées au cœur même du vide qui les compose en essence. 

Agir en étant reliés au tout.

De là nous pourrons tout traverser, maintenir ce qui est précieux, laisser s’effondrer ce qui doit l’être et construire le nouveau monde. A partir de cette juste posture de cœur tout est possible. C’est y croire qui est le plus difficile pour nos mentalités si égotiques. Et pourtant, si vous m’avez lu jusque-là, c’est peut-être parce qu’au fond de vous, vous avez cette conscience. Et vous savez qu’elle ne demande qu’à se développer.
Nous ne voulons certainement pas vivre davantage dans le monde actuel tant il nous semble dysfonctionnel à tous les niveaux. Nous ne voulons pas non plus partir en croisade contre les uns ou les autres, reportant la faute sur telle ou telle personne ou organisation. Plutôt que de nous focaliser sur le grand effondrement que certains annoncent, nous pouvons porter notre attention sur le monde nouveau à construire. Créer, plutôt que combattre. Nourrir la vision plutôt que regretter le passé. Comme nous invitent à le faire de nombreux maîtres spirituels, nous pouvons vivre le présent dans une perspective nouvelle. 
C’est dans ce sens que je souhaite mettre mon énergie actuellement. Ce sont les outils concrets pour y arriver que je voudrais partager. Et je sais que le chemin est difficile. Mais plus encore, je tiens à faire les choix qui me paraissent, aujourd’hui, les plus pertinents pour avancer dans une vie qui me parait souhaitable. Je fais cela depuis plusieurs années, j’en assume tous les jours les conséquences et les bénéfices et je vois comment cela me porte et me fais grandir. Le chemin est le chemin, il n’est difficile que si j’y résiste. 
Pour nous éviter trop de douleurs inutiles ou pour avancer et permettre à la vie de nous confronter là où nous avons besoin de l’être, je propose de prendre le temps d’explorer huit dimensions particulières de la Vie et de regarder quels choix nous avons fait jusque là et si nous souhaitons refaire les mêmes aujourd’hui.
Nous pouvons examiner :

  • De quoi nous nourrissons notre âme, physiquement et mentalement.
  • Comment vivre des relations qui nous font grandir et couper les liens qui nous entrainent vers de basses vibrations.
  • L’authenticité de notre expression et notre capacité de détachement face à nos émotions.
  • Nos propres vérités et sur quelles intentions nous nous focalisons au quotidien.
  • L’abondance et la gratitude pour ce que nous avons et ce que notre monde moderne nous apporte de progrès.
  • Notre capacité à la coopération pour bâtir, de manière concertée, des solutions qui respectent l’environnement le plus large.
  • Notre capacité à écouter notre âme et d’en entendre les messages au quotidien.
  • La contribution de chacun à une même humanité reliée.

Je fais le vœu de pouvoir être utile à cela, en partageant cette vision, mais aussi en expérimentant des pratiques et en partageant le fruit de cette expérience auprès de tous ceux qui seront intéressés par cette démarche.

C’est en tout cas dans ce sens-là que je m’inscris et si cela vous parle également nous pouvons cheminer ensemble. Dans tous les cas, je vous souhaite de vous épanouir en vérité en choisissant l’Amour.

Rendez-vous sur le chemin…

Alexis