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Avons-nous le choix de bien ou mal nous comporter, entre l’exécution d’un devoir et la satisfaction de nos plaisirs comme a du le faire Milou dans Tintin au Tibet ? 
Il me semble que cette question nous avons à en choisir la réponse en permanence, dans les situations les plus concrètes comme les dilemmes les plus cornéliens. 
Je voudrais ici tenter de donner un modeste éclairage sur la question en regard du modèle des fonctions jungiennes pour mieux comprendre comment nous prenons nos décisions. Nous pourrons ensuite écouter l’enseignement des sages de l’Inde pour mieux envisager comment mettre un peu plus de liberté dans notre conscience et dans nos vies
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Des choix quotidiens

Ainsi donc Milou est confronté à deux petites voix internes antagonistes. Non pas qu’il soit schizophrène mais simplement, parce que comme nous tous, nous avons à vivre des désirs contradictoires et à faire, à chaque instant, le choix de nos comportements et de nos réactions aux différentes situations de la vie. Dans l’album de Tintin au Tibet, Milou est chargé d’une mission par son maître et doit aller porter un message important. Mais voilà qu’il trouve un os à ronger qui lui fait plus envie. Entre la voix de la conscience et le diable de la tentation, le voilà confronté à son libre arbitre. Il doit choisir quelle voix écouter et donc dans quelle voie engager son destin et celui de son maître. 
Nous avons tous des choix similaires à faire. Cela commence certains matins par la question de nous lever promptement ou de profiter encore un peu de notre lit. Cela se poursuit par le choix de nos vêtements et du contenu de notre petit déjeuner. Plus sérieusement, nous avons à choisir ce qui fait notre quotidien, à chaque instant de notre vie. Dois-je dire oui ou non à tel ou telle sollicitation d’un collègue ou d’un client ? Dois-je me contenter de ce que j’ai ou chercher à créer une situation différente dans l’espoir que cette dernière me conviendra mieux ? Dois-je faire l’effort de me conformer aux attentes de mon environnement ou avoir celui de tenir bon mes positions particulières. Comment choisir entre le risque de ne jamais retrouver mieux que ce que je quitte pour prendre celui de vivre l’aventure de la découverte ?

Notre nature en jeu

Pour certains, c’est le choix de faire des efforts pour faire plus de sport ou manger plus sainement, pour d’autres c’est le choix de travailler plus ou plus dure afin de mieux gagner de l’argent et de s’assurer un plus bel avenir. Pour d’autres encore, c’est le choix de partir, de quitter les proches et les situations connues pour vivre l’aventure du voyage, de l’entreprenariat ou de la vie en solo. 
Décider de fournir des efforts là où il nous est facile d’en faire, est-ce encore faire des efforts ? Un sportif dans l’âme fera peut-être moins d’efforts à aller courir tous les jours qu’un sédentaire qui devra le faire de temps en temps seulement car ce sera au prix d’un gros dépassement de ces habitudes ou difficultés physiques. Ceux qui travaillent beaucoup ne savent pas toujours prendre soin d’eux et lever le pied. Il se mettent facilement la pression et la mettent aussi au passage à leurs proches tant cela leur semble naturel. A ceux-là, la demande de travailler moins, d’être plus cool et de lâcher téléphone et ordinateur demandera beaucoup plus d’efforts à faire que bien des heures supplémentaires. Et le sportif souffrira bien davantage que beaucoup d’entre nous lors d’un confinement qui l’empêchera de faire sa sortie habituelle… La notion d’efforts est bien relative et on voit à travers ses quelques exemples que de nombreux facteurs interviennent pour expliquer ce qui fait nos différences de choix et de comportements. 

Définir le libre-arbitre

Ainsi, le libre arbitre est généralement défini comme le pouvoir de choisir de faire ou de ne pas faire un acte. Il peut s’étendre à la possibilité de choisir comment nous interprétons une situation selon nos cadres de pensées. Ce choix fait référence à nos valeurs et notre manière de nous situer et détermine notre responsabilité morale. Il interroge la question de savoir si nous sommes effectivement libres de nos choix en regard de nos héritages génétiques, éducationnels, culturels, religieux, ontologiques (qu’est-ce que l’être ?) ou téléologiques (étude des causes finales). 

Une relative rationalité

D’un côté, nous avons une vision rationnelle qui argumente que l’objectivité des faits, les preuves matérielles que nous en avons et l’expérience que nous faisons de notre capacité de penser montre que l’homme est bien libre de ses pensées et donc de ses actes. C’était la position de Descartes qui estimait que notre libre arbitre résulte d’un choix de notre volonté. 
D’un autre côté, il nous apparait que nous fonctionnons parfois selon des modalités qui échappent largement à notre conscience, que nous sommes largement déterminés par notre génétique, notre microbiote, notre éducation, notre environnement et les énergies qui nous entourent. 
Et en poussant le raisonnement nous aboutissons sur la question ultime de la raison de notre présence incarnée sur cette terre (téléologie) qui interroge notre nature et donc nos possibilités réelles d’interagir avec un certain contrôle sur notre destin. Saint Augustin voyait dans le libre arbitre cette liberté accordée par dieu à l’homme et qui marque sa responsabilité face au péché. Nous sommes libres et c’est par l’exercice même de cette liberté que nous pêchons. Si nous étions si déterminés par notre essence divine pourquoi pêcherions-nous ? Dieu aurait-il pu permettre cela ? 

Des déterminants multiples

Pour tenter de relier les deux points de vue rationnel et spirituel, nous pouvons argumenter avec Spinoza : « La liberté consiste uniquement dans le fait que les hommes sont conscients de leurs appétits et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés. » C’est bien ce qui nous apparait au travers de certaines avancées scientifiques qui montrent par exemple la prévalence de notre fonctionnement intestinal sur celui de notre cerveau quant à l’origine de nos émotions. Pour faire court, si notre flore intestinale est en bonne forme, nous sommes heureux car nous sécrétons de l’endorphine. Dans le cas contraire notre désordre digestif peut entraîner déprime ou agressivité. Nous croyons maîtriser nos émotions par la pensée, or l’étude de cette flore microbienne nous montre sinon l’inverse tout au moins une réalité beaucoup plus nuancée. Au risque des limites d’une métaphore anthropomorphique, on peut comprendre ici que le mental égotique ne peut que rechigner à accepter ce constat tant il vient remettre en question sa prépondérance. 
Inutile de se fustiger, essayons de mieux comprendre le rôle qu’il peut prendre dans ce phénomène complexe de liberté-contrainte qu’est le libre arbitre.

L’approche par les fonctions jungiennes

Pour tenter d’éclairer le propos d’une manière plus pédagogique, je voudrais utiliser ici la définition des fonctions psychologiques jungiennes.
Je rappellerai pour mémoire que pour Jung nous avons essentiellement deux manières de percevoir le monde selon que nous donnons la priorité aux informations concrètes et détaillées issues de nos sens (le type Sensation) ou que nous préférons nous fier à la perception plus globale et immédiate que nous donne l’intuition (le type Intuition).
D’un côté nous sommes attentifs au monde concret et matériel, de l’autre à celui des idées, des concepts et des archétypes tels qu’ils sont accessibles directement à notre conscience. L’une et l’autre voie font sens et se complètent. Simplement, nous avons tous une préférence pour l’une ou l’autre selon notre tempérament. 
Fort de savoir ainsi percevoir le monde de l’une ou l’autre manière, nous avons à donner sens à ces informations. Jung a identifié pour cela deux autres fonctions qu’il a nommé Pensée et Sentiment. 
Avec la fonction Pensée, nous abordons l’information de manière rationnelle, argumentée et en relation avec ce que nous estimons être vrai ou faux. Nous jugeons ainsi le monde d’une manière assez tranchée en conformité à ce que nous pensons et nous ne nous identifions peu à cette vision.
La fonction Sentiment préférera aborder l’information de manière subjective, estimant que nous avons chacun un point de vue différent et également estimable. Elle évalue le monde selon que le sujet apprécie ou non les choses et s’identifie fortement à ses opinions. Ainsi il aime ou n’aime pas et ne sait pas nécessairement argumenter son choix. Il sent et cela lui suffit.
Seule l’association de la Pensée et du Jugement permet par la complémentarité des approches de prendre une décision à la fois inspirée et justifiable. Avec cette double dimension de jugement, l’une et l’autre fonction a son intérêt et a la préférence de certains d’entre nous. 

Un monde uniquement Sensation-Pensée ?

Le monde actuel est plus volontiers Sensation-Pensée, ainsi considère-t-on généralement que la vérité est de penser le monde à partir d’éléments concrets et matériels, le reste étant vu comme fumeux, peu crédible, non démontrable et trop teinté d’affectivité. C’est un abus issu de la propension de ceux qui pensent le monde de manière concrète à ne pas être capable de prendre en compte des phénomènes qui leur échappent. On comprend alors que l’hypothèse d’un monde non matériel mais perceptible par l’intuition et essentiellement coloré par notre subjectivité (fût-elle biologiquement ou physiquement justifiable) n’est pas également jugée digne d’être considérée par tout le monde. C’est tout l’intérêt de la théorie jungienne que de mettre en valeur nos différentes manières de considérer nos préférences de fonctionnement et de défendre une ouverture vers d’autres modalités que celles d’un matérialisme sceptique qui chercherait à s’imposer par nature. 

Considérer d’autres dimensions

Ainsi, si nous nous autorisons à considérer d’autres sources d’informations que celles qui dépassent nos sens ordinaires, nous pouvons écouter ce que nous disent nos autres sens tels que l’intuition, la claire-vision, la connexion directe à la source, l’empathie… Ce sont des perceptions bien connues et décrites dans toutes les sagesses traditionnelles. Notre monde actuel, rationnel et matérialiste ne sait qu’en faire sinon les ignorer, les dénigrer, les moquer. Cela vient en partie du fait que pour la plupart d’entre nous nous ne savons pas reconnaître ces modalités perceptuelles, voire nous en ignorons purement et simplement l’existence. Il s’agit pourtant de capacités (extra-)sensorielles, qui nous permettent de nous connecter avec d’autres plans de réalités, d’autres niveaux de conscience et d’autres dimensions telles que les enseignent les différentes traditions. La science ne sait pas les mesurer et les objectiver avec ses grilles de lecture habituelles et donc ne peut que les déclarer non-prouvables, voire pour les plus sceptiques à les classer comme fantaisistes et négligeables. C’est là le tort de notre monde déséquilibré. A ne considérer qu’un pan de notre réalité, nous fonctionnons dans une illusion, certes rationnelle, mais très limitée et très peu connectée à ce qui constitue notre nature profonde. 

L’hypothèse métaphysique

Il ressort de cela que notre libre arbitre est bien difficile à définir si, comme le suggère Spinoza, nous ne sommes pas conscients de toute une partie de notre « réalité » métaphysique. L’hypothèse de la présence d’une réalité non physique est déjà par là même dérangeant et en cela rejetée. Rares sont les scientifiques qui se risquent dans la démarche d’en décrire les nuances et les conséquences fussent-elles majeures pour notre santé, notre équilibre et la possibilité de choisir dans quelles conditions nous pouvons exercer notre libre-arbitre. Le risque de se voir discrédité est grand et facile l’amalgame avec les positions les plus farfelues que les réseaux sociaux et leurs adeptes naïfs affectionnent.

Des travaux scientifiques reconnus

Pourtant, des chercheurs comme Carl Gustav Jung, mais aussi Wofgang Pauly ou David Bohm (physique quantique), Rupert Sheldrake (Biochimie), Ken Wilber (philosophie et psychologie) et bien d’autres ont su faire le pont entre les mondes matériels et métaphysiques. Ils ont tous montré que derrière les croyances non scientifiques se trouvent une réalité fort intéressante complexe et en lien avec notre sujet. La culture occidentale, prisonnière de son histoire religieuse n’y voit qu’archaïsme païen ou superstition religieuse là où les cultures orientales savent reconnaître la marque des traditions de sagesse. 
C’est peut-être dans ce lien que le libre arbitre s’exerce de manière particulièrement intéressante. 

L’enseignement des traditions spirituelles

En effet, il nous faut choisir à chaque instant quelle attitude adopter face à la vie, nous pouvons choisir de subir nos instincts ou nos pulsions ou tenter de les contenir et les dépasser. Nous pouvons ignorer les informations du monde subtil ou cultiver des perceptions toujours plus fines. Mais alors nous ne pourrons plus ignorer qu’il existe bel et bien d’autres réalités que celles ordinaires de notre monde matérialiste. Et peut-être de (re)découvrir que ces réalités étaient déjà bien connues des traditions anciennes et demeurent le socle des enseignements ésotériques. (“ésotérique“ voulant dire connu des seuls initiés). 
Ainsi nous pouvons peut-être écouter la vision du monde des bouddhistes, shivaïstes du Kashmir, soufis ou tant d’autres qui enseignent que la souffrance vient de l’illusion de la séparation de l’homme avec sa dimension divine. Ils enseignent que nous nous croyons isolés face à une nature hostile et une humanité face à laquelle il faut lutter pour conquérir sa place dans un monde où les ressources sont limitées et la compétition comme une nécessité. C’est une illusion et un malentendu total. La sagesse vient plutôt de notre capacité à nous sentir relié les uns aux autres et à la nature tout entière. La médiation permet de sentir cela, les états modifiés de conscience que l’on obtient alors permet d’en faire l’expérience. 
Il me semble que c’est là l’occasion d’ouvrir nos sens au-delà du réel scientifiquement mesurable et donner du sens à ce qui est donné par ailleurs. Alors nous pourrons comprendre que bien des choses échappent à notre compréhension ordinaire. Nous pourrons comprendre que notre mental peut se croire libre alors qu’il ne l’est pas. Et s’il ne s’agit pas d’aller jusqu’à croire que l’homme est fait par Dieu comme les créationnistes l’affirment, il est tout à fait envisageable de penser que nous sommes plus surement des êtres d’amour et de lumière, multidimensionnels et immortels et que notre incarnation est une réalité parmi d’autres. Tel l’océan nous sommes goutte d’eau et formons des vagues, mais la goutte de la vague est-elle séparée des autres gouttes qui forment l’océan ? 

Une vision non-duelle

Ainsi notre libre-arbitre est-il fondamentalement de faire le choix entre un monde uniquement matérialiste et un monde plus ouvert dans lequel la dimension matérielle n’est qu’une dimension parmi d’autres, multidimensionnelles et métaphysiques. Alors le choix de chaque instant n’est plus de choisir entre un mode clivé entre matière et spiritualité, réalité concrète et réalité immatérielle ou encore illusion de l’isolement égotique et illusion d’un état subjectif invérifiable… Il me semble que le choix est davantage de considérer les deux plans en même temps. D’un côté de la réalité il y a bien un monde matériel dans lequel je suis distinct de vous et des objets qui m’entoure. De l’autre il y a la vérité de notre unité avec l’humanité et plus largement encore avec la nature et tout l’univers manifesté. D’un côté un plan matériel et de l’autre un plan spirituel. Et tels que l’enseignent les traditions de sagesse notre réalisation consiste à prendre conscience de cette dualité et de la vivre.
Alors la question n’est plus de vivre déchiré entre un point de vue spirituel éthéré et une réalité quotidienne limitée, mais de vivre en conscience l’une à travers l’autre. La pratique de la pleine conscience enseigne cela, le méditant en fait l’expérience, le sage le vit dans chaque geste. Ainsi éplucher une carotte consiste à peler le légume en étant bien présent à ce geste anodin, à la nature du légume et à notre nature humaine, à laisser passer les pensées et à sentir notre corps respirer. C’est aller au travail en respirant et en étant attentif à ce qui nous entoure et à considérer la résistance de la matière à nos intentions comme source de dépassement et non seulement comme des contrariétés insensées (cf la psycho-dynamique du travail de Christophe Dejours). C’est encore vivre notre relation de couple comme l’union des contraires, la confrontation à l’autre dans son altérité et également comme le reflet de nous-même et principe complémentaire avec qui nous pouvons vivre le processus alchimique de la transmutation du vil quotidien en joie transcendante. 

Pour résumer

Pour tenter de résumer, notre libre arbitre consiste à faire le choix de notre attitude aux réalités du monde. Nous pouvons les subir ou lutter contre en ne les considérant que comme des aléas étrangers plus ou moins en accord avec nos intentions égotiques. Ou bien choisir de mettre de la conscience sur ce que nous vivons dans le plan matériel en nous rappelant que cela n’est qu’une dimension de la vie et quelle est là pour nous confronter à l’altérité afin de nous permettre de faire l’expérience des contraires à unifier en nous afin de reconquérir l’unité intérieure que seul un voile d’illusion nous empêche de considérer.
Alors la vie devient un immense et éternel champ d’expérimentation libre dans lequel tout est lié, tout est déjà ordonné selon un unique principe créateur auquel nous ne pouvons pas échapper et que pourtant nous avons à vivre en conscience ou non. L’expérience doit se faire et d’une manière choisie ou subie elle se fera. 

Et maintenant ?

Et si en matière de conclusion il nous fallait établir une feuille de route pour mieux diriger nos choix, alors nous pourrions utiliser l’enseignement du Yoga Vasistha de Swami Venkatesananda.

« Rama, quatre gardiens défendent l’entrée de moka, le Royaume de la Liberté : la maîtrise de soi, l’esprit d’investigation, le contentement et la bonne compagnie. Le chercheur épris de sagesse devrait assidûment cultiver l’amitié de ces quatre gardiens, ou au moins de l’un d’entre eux. »

  • Ainsi nous pouvons développer la maîtrise de soi en apprenant à repérer nos scénarios inconscients et acquérir le discernement et le recul pour nous détacher de nos réactions impulsives et nos projections.
  • Avec l’esprit d’investigation, ce sont les textes et paroles des enseignants de sagesse qui nous inspirent. C’est avoir l’humilité de se mettre à leur écoute et de se laisser toucher par les vérités qui apparaissent lorsqu’on les étudie en profondeur.
  • Le contentement consiste à renoncer aux désirs futiles et à apprendre à apprécier le monde tel qu’il est et à nous contenter de ce que nous avons la chance de vivre. Car vivre en permanence sous le feu de la comparaison et du désir n’est que souffrance.
  • Enfin, la bonne compagnie consiste à rechercher le commerce des sages, saints et illuminés. En leur présence, à leur côté, en bénéficiant de leur énergie ou simplement en se réunissant en leur nom pour méditer ou écouter une parole ou un enseignement, nous manifestons que nous savons tourner nos cœurs vers la sagesse et non l’illusion. 

Alors, fort de ces quatre pratiques, notre liberté deviendra la plus puissante et assurée qui soit et nous permettra de sentir dans nos vies la paix s’installer et la vérité nous habiter durablement, comme l’homme prudent qui a choisi de bâtir sa maison sur le roc (cf Mat 7-24).