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Parmi toutes les personnes qui s’’interrogent sur le pourquoi du comment d’une vocation ou d’un projet professionnel pertinent, ils en est qui sont tout particulièrement concernés  par le sujet : les philo-cognitifs. Autrement appelés Surdoués, Précoces ou Hauts Potentiels ou Zèbres, ce sont des personnes qui se caractérisent avant tout par une très forte propension à s’interroger sur tout et surtout sur les questions du sens de la vie et de leur place dans ce monde.
Regarder ce que recouvre cette nouvelle définition permet de découvrir de nouvelles avancées dans la connaissance du sujet et ainsi de repérer quelques pistes d’investigation pour accompagner ce type de personnalité dans leur chemin d’individuation. 

Une autre manière de penser

Le terme de philo-cognitifs est apparu en 2019 avec le travail de Fanny Nussbaum et rendu populaire avec la parution de son livre. Elle y reprend la description de ces profils atypiques en apportant un nouvel éclairage issu des recherches qu’elle a pu mener avec pédopsychiatre et spécialiste en imagerie et neuro-sciences. 
On retrouve dans ces profils l’essentiel des caractéristiques que l’ont connaissait déjà:

  • Un QI supérieur à 130 et souvent au delà des 140 sur l’échelle de Wechsler (WAIS IV pour les adultes)
  • Une hypersensibilité émotionnelle, L’hyperesthésie, L’hyper-lucidité, L’hyper-activité cérébrale,
  • L’énergie intérieure, Le besoin de changer souvent et rapidement, La résilience
  • L’empathie, Le sens de la justice, Une maturité précoce
  • La curiosité intellectuelle, La pensée intuitive, La pensée en arborescence, La créativité, Le perfectionnisme
  • Une estime de soi et une confiance en soi questionnée, un vécu de décalage avec les autres
  • Une propension au faux self, au syndrome de l’imposteur, au burn-out, a être victime d’un pervers narcissique…

Cette liste n’est pas propre à établir un diagnostic et il n’est pas nécessaire de cocher toutes les cases pour être concerné. Cependant, il s’avère que ce tableau général couvre globalement bien la question et beaucoup de ces personnes s’y retrouveront globalement. 

Trois nouvelles caractéristiques majeures

Dans leur présentations des philo-cognitifs, les auteurs avancent en décrivant trois composantes majeures qui permettent de mieux comprendre ce qui caractérise réellement ce type d’intelligence hors normes. 

L’hyper-spéculation qui se caractérise par une compulsion à la pensée, une tendance naturelle à s’interroger et à tout remettre en question, ainsi qu’un questionnement philosophique récurrent. On retrouve aussi la « rage de maîtriser », l’avidité à élaborer des conclusions sur la base d’idées nouvelles.

L’hyper-acuité au  niveau de l’émotion, de la motricité et des perceptions sensorielles. Il s’agit d’une forte sensibilité et émotivité, de capacités de proprioception fortes ou encore de capacité à avoir des pressentiments. 

L’hyper-latence qui donne au cerveau la faculté à comparer les situations présentes à celles du passé et à en déduire un modèle de compréhension et d’interprétation de la réalité. Cela implique une pensée arborescente mais également une tendance à la rumination mentale. 

Deux profils atypiques

Ces caractéristiques globales ne permettent cependant pas une définition satisfaisante tant, sur chaque critère, il est possible de définir des exceptions ou une tendance à avoir une caractéristiques ou son contraire. Par exemple, certains ont une pensée hyper-rationnelle d’autres non, certains présentent des troubles associés mais pas tous. Les uns ont confiance en eux, d’autres s’estiment plus qu’ils ne se font confiance… Sans parler de la capacité à réussir sa vie qui reste une caractéristique non spécifique à l’un ou à l’autre. 
Il est ainsi apparu aux auteurs deux sous tendances dont la dominante détermine des profils différents  : les philo-complexes et les philo-laminaires. 

DominantePhilo-complexePhilo-laminaire
Animal totemOuistitiOurs
EnergieLibre et torrentielleMaîtrisée et solaire
PostureEntièretéConstance, patience et tempérance
Conception du mondeInterpréteurExplorateur
Régulation de l’informationSurcharge cognitive  mal maîtriséeHyperconscience
MotivationMouvement perpétuelPromotion naturelle
Sentiment / Présence à soiMauvaise estime et  bonne confianceMeilleure estime que  confiance
EmotionsSympathieEmpathie
PulsionAutosabordageAutoconservation
PressentimentInstinctIntuition
Relation à l’autreMalentenduFiabilité et adaptation
Relation à l’autoritéOpposition, déni et transgressionRespect,  mais contournement
Troubles associésNévrotisme,  troubles du sommeil,  syndrome de dysfonctionnement non verbal, TDA/H,  troubles des apprentissagesBurn-out,  troubles psychosomatiques, addiction,  dépression essentielle
(source Fanny Nusbaum « Les philo-cognitifs » Ed Odile Jacob 2019)

S’intégrer dans la société

Dans les deux cas, l’aptitude et le besoin de réfléchir sont grands et largement facilités par un fonctionnement cérébral particulier. Cependant, les modalités d’intégration de chacun des deux profils n’est pas la même et les conséquences sur leur réalisation différentes.
Pour les philo-complexes, il est important de reconnaître, accepter et mettre en œuvre une vision atypique du monde à travers une activité créative. Ce sont avant tout des visionnaires et des créateurs hors normes. Chercher à se conformer à un cadre classique ne leur convient pas et ils s’épanouissent généralement mieux en tant qu’indépendants. Parfois ce sont aussi des personnes très motivées par un combat, une cause ou une obsession qui les poussent à investir particulièrement un champ d’activité. 
Les philo-laminaires utilisent leur capacité mentale pour organiser et contrôler le monde autour d’eux afin de le rendre plus harmonieux, globalement plus coopératif ou écologique. Ils peuvent se trouver en échec à force de trop rigidifier leur cadre d’action et de se couper du monde pour éviter des relations conflictuelles qu’ils ne savent pas bien gérer. Ils se trouvent à l’aise dans de grande organisation si toutefois ils peuvent y faire une différence reconnue (poste atypique, rôle particulier…). Habitués à ce que l’on reconnaisse naturellement leur capacité ils ne savent pas se battre pour obtenir ce qu’ils veulent et préfèreront répondre à la demande plutôt que se faire remarquer. 

Se faire diagnostiquer ?

On peut à juste titre s’interroger sur l’utilité de se faire ainsi étiqueter avec l’une ou l’autre étiquette. En effet, il est entendu que nous sommes tous différents et que l’on ne gagne jamais grand chose à se comparer aux autres. Alors faut-il se marginaliser par un diagnostic ou faire profil bas ? La question n’est pas là. Ce n’est pas pour les autres, qu’il est utile de se faire diagnostiquer mais davantage pour soi. Se connaître, repérer les caractéristiques de son fonctionnement permet de mieux se comprendre et donc de s’accepter. C’est prendre acte que parmi la diversité, certains sont plus semblables à d’autres et que si on se ressent comme différent c’est parfois pour des raisons belles et bien objectives. Cela se voit au scanner et cela conditionne les moyens de son intégration et de sa capacité à prendre sa place dans le monde. Mais attention, non pas qu’être différent offre une quelconque excuse ou un privilège. Cela ne fait que montrer les forces et vulnérabilités en présence. Cela permet de mieux accueillir ce que nous sommes pour mieux nous en saisir. Mais cela ne règle pas les questions fondamentales telles que la capacité à dépasser la peur, le trauma ou le vide existentiel; questions que nous avons tous à résoudre d’une manière ou d’une autre. Les philo-cognitifs ne sont ni épargné ni favorisé, ils ont eux aussi à trouver comment mobiliser leurs ressources pour y répondre.

Des pistes pour trouver sa voie ?

La première indication à relever parmi les conclusions de cette étude pour mieux comprendre comment aider les philo-cognitifs à trouver leur place dans le monde est de considérer que cette question est déjà tout particulièrement un critère qui les différencie. Quand on s’interroge à ce point sur sa place, c’est que cette question fait partie de nous et que notre vie entière sera vouée à cette question. Non pas que nous ne puissions pas trouver de place pour ce type de personnalité, mais que la question de la place, de la différence se posera toujours et qu’il va falloir accepter de vivre avec. Le sens de la vie pour un philo-cognitif est justement d’interroger le sens de la vie. On peut en faire une vocation à travers des études de psycho, de philosophie ou encore un militantisme humanitaire ou un engagement dans une organisation  sociale et solidaire (ESS). 
Ensuite, il est important de repérer que le besoin de stimulation intellectuelle est tout aussi vital, ainsi que la créativité, la résolution de problème, la confrontation permanente à la nouveauté. Inutile d’espérer un jour se satisfaire d’un job plan-plan, d’une carrière tranquille et stable, d’une passion qui ferait long feu. Le changement est la norme, l’hors-norme est le standard même si pour les philo-laminaires il n’est pas question de se faire remarquer par une trop grande excentricité.
La sensibilité est aussi une caractéristique qui sera à engager particulièrement. Une vocation tournée vers les autres, la justice, la création d’un monde meilleur ou le combat contre la misère seront des composantes fortes permettant un engagement fort pour une cause transcendante. Il n’est pas possible pour un philo-cognitif de se cantonner à un métier traditionnel exercé égoïstement. Il faut du sens et ce sens se trouvera plus volontiers dans le Service que dans la consommation. 
Ce ne sont que quelques pistes, il convient de regarder chaque cas et comment sont distribuées les énergies vitales qui composent la personnalité. L’étude du thème astral sera notamment une aide précieuse pour éclairer cet ensemble unique de personnalité et d’âme que constitue un individu en quête de lui-même.

Se mettre au service

Il y aurait encore bien des choses à dire. L’important est surtout de rappeler que seule la prise en compte de l’unicité de chacun est réellement pertinente. Notre chemin de réalisation est unique et n’existe que parce que chaque nous nous en faisons l’expérience au présent. Il ne peut être révéler, mais seulement expérimenter au fur et à mesure. Nous n’avons pas de destin à accomplir, mais nous avons une nature à expérimenter. Trouver sa place dans le monde est peut-être avant tout reconnaître et assumer que nous avons chacun une manière unique d’incarner la vie sur terre et que ce qui fait vraiment sens c’est d’accomplir cette mission. Et comme l’enseigne le Bouddha, la souffrance est due au sentiment d’être coupé des autres et d’avoir à faire autre chose que d’être ce que nous sommes. Etre différent n’est pas une caractéristique qui nous qualifie. Etre différent est une singularité essentielle à notre disposition pour l’offrir au monde. Ainsi, au service de la vie, nous sentirons davantage la vie couler à travers nous. Alors nous serons à notre place. 

Pour aller plus loin dans l’exploration de votre vocation, philo-cognitifs ou non, offrez-vous un bilan de compétence vocationnel afin de mieux comprendre ce qui vous fait vibrer et vous permettrait de mieux vous réaliser. Vous y découvrirez les blessures fondamentales qui vous agitent, la couleur essentielle de votre mission de vie, les secteurs d’activité à investir et ceux qui vous feront réellement grandir et qui vous réaliseront pleinement. 

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