Sélectionner une page

Comment je fais le choix de bien vivre mon confinement et ainsi expérimenter davantage de lâcher-prise et d’épanouissement. Un témoignage subjectif et j’espère encourageant.

Quelques nouvelles personnelles

Je suis confiné chez moi, à Lyon et je le vis très bien.
J’ai beaucoup de chance et j’en suis conscient et reconnaissant. 
Je vis dans cet immeuble si particulier qui abrite non seulement « petit appartement » de 70m2 et celui de mes voisins, mais aussi un Ehpad de 60 chambres. Le confinement a vite pris une forme assez stricte chez nous, en protection de nos ainés, mais aussi de certains de mes voisins, porteurs de handicap et à la santé fragile. Nous avons pu limiter la contagion, mais nous avons malgré tout quelques décès à déplorer. 
Ainsi, comme tous mes voisins, je ne sors vraiment qu’une fois par semaine pour quelques courses alimentaires indispensables.  Pour prendre l’air, nous avons la chance de pouvoir profiter d’une grande terrasse partagée, au 6ème étage. Sa grande taille nous permet d’y avoir installé une grande table où j’aime venir travailler et quelques grandes jardinières (en palettes). On pourrait tous s’y retrouver si nous n’étions pas conscients des risques. Nous attendons avec impatience que les conditions changent pour y organiser une belle fête.

Une forte solidarité

Nous avons également la chance de tous nous connaître et d’avoir facilement l’occasion de nous entraider. Ce peut sembler être un paradoxe, mais nous sommes certainement beaucoup plus enclin à prendre soin les uns des autres que nous ne sommes pas tous valides et en capacité d’avoir une vie « normale ». En fait, en cette période, nous avons tous la même vie et cette notion de normalité n’a plus court. Les plus contraints par ce qui se passe ne sont pas toujours ceux que l’on imagine… Personnellement, maintenant que j’y ai gouté, je préfère ma vie atypique à une vie ordinaire dans laquelle chacun reste chez soi, ignore son voisinage ou se contente de ses habitudes. Comme beaucoup, j’espérais du changement, et bien nous voilà servis. 

Une activité professionnelle maintenue

Du côté de mon activité professionnelle, j’ai démarré, en plein confinement, une mission avec un nouveau client. Nous travaillons en visio et cela se passe très bien. C’est une pratique que j’avais déjà depuis longtemps du fait de l’éloignement de certains clients. Cela ne change pas. Ce qui change, c’est que l’activité est très réduite du fait que certaines structures préfèrent attendre que la situation redevienne normale pour poursuivre ou entamer leurs projets. D’autres sont à l’arrêt, certains sont débordés. L’activité de conseil, comme à chaque crise économique, est ralentie et passe après d’autres contingences. Mais heureusement, il y aura toujours des entreprises qui continueront à penser que c’est justement en temps de cris que l’on a le plus besoin de recul, de méthodes et d’accompagnement pour mener sereinement les changements nécessaires.
Je crois que la situation ne redeviendra jamais telle que nous l’avons connue avant. Au delà de la crise sanitaire, les économistes nous indiquent que la crise économique sera très lourde de conséquences, bien davantage encore que celle de 2008, comparable à celle de 1929 selon Gael Giraud. Alors je m’attends à ce que les marchés de conseil et de formation se transforment. Je travaille à une autre offre, plus en lien encore avec cette transition et les changements personnels et collectifs qu’elle nous invite à faire. J’en reparlerai bientôt, lorsque j’aurai avancé un peu plus sur le sujet. (teasing!).

Un temps pour prendre soin de soi

Enfin, je profite de cette période de solitude, de calme et de bouleversement des repères pour cultiver plus encore mon jardin intérieur. Yoga, méditation, musculation et alimentation soignée me permettent de prendre soin de mon corps et de toues les autres dimensions de moi-même. J’ai même pris le temps d’une semaine complète de jeûne total. Cela m’a fait un bien fou physiquement et mentalement aussi. Enfin, je cultive ma créativité et mon savoir-faire en pratiquant la photo et le dessin. Nous avons même pu maintenir la séance mensuelle de modèle vivant de mon groupe de dessin, en nous retrouvant en visio. Chacun prenant la pause à son tour devant sa caméra. Un très bon moment d’échange et de créativité.
Bien sûr, comme beaucoup, je prends aussi le temps de cultiver mes relations, d’être au contact de ma famille et en particulier de mes grands fils qui vivent en Lorraine, auprès de leur mère. Heureusement tout le monde va bien. Nous avons cette chance là aussi.

Un confinement assumé et épanouissant

Vous l’avez compris, je le redis volontiers, je suis conscient et reconnaissant de la chance que j’ai de pouvoir vivre ainsi ce temps de confinement. Mais plutôt qu’une chance, c’est un choix assumé et le résultat de tout un cheminement.
Je pourrais me désoler, m’inquiéter et me morfondre ou me laisser aller à quelques dérivatifs. Mais je sais que cela ne ferait, en rien, changer la situation. Cela n’affecterait que ma santé physique et mentale. Après un moment de mieux être, je devrais ensuite assumer les conséquences néfastes de ces pratiques délétères.
Biensûr, je ressens parfois de la solitude et un peu de nostalgie des bons moments à deux ou en famille. Mais j’apprécie aussi de me retrouver seul face à moi-même. Je vois comment je fonctionne, ce qui me traverse de belles énergies mais aussi parfois de pensées plus sombres. Je vois comment il est plaisant et gratifiant de faire en conscience le choix de saines pratiques plutôt que de laisser-aller. Je vois mes doutes et mes enthousiasmes. J’observe mes pensées, pas toujours sereines, et je vois que je peux développer ma ressource intérieure pour me permet de transcender cela. Ca marche. Le réel devient, non pas une épreuve, mais une occasion sans cesse renouvelée de mettre en oeuvre les enseignements travaillés pour ma part depuis 30 ans de stages et de thérapie. Cela porte ses fruits et cela me ravi de la constater.

Le temps de la résilience ?

Notre connaissance des phénomènes de stress montre que lorsque vient une épreuve, un choc ou la dégradation de nos conditions de travail ou de vie, vient un temps de résistance. Si cette résistance perdure alors nous pouvons nous effondrer d’épuisement. C’est, dans les grandes lignes ce qui se passe dans le phénomène de burn-out. Pour éviter cela nous mettons en place des stratégies de compensation ou d’évitement. Nous appelons ça les stratégies de « coping » ou d’adaptation. Le phénomène est bien connu. Et ce que nous savons est que toutes les stratégies n’ont pas les mêmes effets. Ainsi les stratégies visant à éviter le problème essayant de maintenir coûte que coûte une vie normale ou même celles uniquement visant à mieux gérer nos symptômes émotionnels ne sont pas sans risque. Il a ainsi été montré que les stratégies les plus saines face à une situation de stress consistent à agir en vue de résoudre le problème. Par exemple, si je ne peux sortir, je peux, non pas, biensûr, essayer de sortir malgré tout, mais au contraire faire le choix assumé d’une bonne raison pour rester à la maison. Si j’arrive à apprécier un nouveau rythme de vie, si je profite de ce temps pour expérimenter une nouvelle manière de vivre ma relation de couple ou d’être parent, alors je ne subirai moins la situation. Je redeviens acteur de ma vie et responsable de mes choix. Si je profite du temps pour créer de nouvelles choses, pour étudier, m’enrichir ou méditer, alors la situation devient une occasion de grandir. Personnellement j’ai fait des choix qui me convienne.  Je médite, j’écris, je dessine, je cuisine autrement, je me rends utile pour mes voisins et j’apporte mon soutien à quelque proches ou connaissances qui m’en font la demande. Ainsi ma vie est riche et nourrissante. J’apprécie totalement ma situation car je l’ai choisie. Et c’est d’autant plus facile que certains choix ne datent pas du confinement mais de la succession des choix que j’ai fait ces dernières années.

Choisir sa vie maintenant

Le virus atteint les plus fragiles et nous montre ainsi comment nos vies polluent et pollués les rendent plus fragiles. De la même manière, il me semble que le confinement montre comment notre style de vie est résilient ou non. Ainsi, dès à présent, sans avoir besoin d’attendre les conditions d’un confinement dont nous ignorons autant la date que les modalités, nous pouvons choisir dès maintenant notre vie. Michael Roads, le répète sans arrêt dans ses livres et ses stages, « nous avons à chaque instant le choix du contenu et de la destination de chaque instant de notre vie ». Ainsi, il nous appartient de choisir nos activités mais aussi nos pensées pour faire de ce présent confiné le meilleur temps pour nous-même et notre environnement. Dans l’activité ou dans le repos, dans la relation ou la solitude, dans le travail ou le loisir, j’ai à chaque instant le choix de ce que je vis, de la manière dont je le vis et de ce que j’en fais. Je peux choisir l’Amour, comme le dit Michael, ou ne pas choisir et me laisser sous l’influence de mes états d’âme. Je peux lutter contre mes tendances ou observer où j’en suis et accueillir ce qui vient et l’infléchir en douceur. Car se combattre soi-même, c’est encore un combat. Par ces temps de transformation, je crois qu’il est plus que temps de choisir l’acceptation du réel, le respect de soi et des autres et la gratitude. Si j’’ai un pari à faire sur l’avenir ce serait celui-là : l’avenir sera tel que mon présent réussi à être. Je suis déjà parfait. Nous sommes déjà au bon endroit. Il ne reste qu’à ouvrir les yeux et en prendre conscience. Et alors tout va changer. C’est ce que m’aura montré de plus fort ce temps de confinement.

J’espère que ce témoignage vous donnera envie de partager à votre tour vos ressentis et prises de conscience, humblement et avec générosité. Je vous invite à partager ce texte si le cœur vous en dit. D’autres textes vous parlerons peut-être, abonnez-vous à ma newsletter pour être tenu informé de la sortie de ma nouvelle offre.
Je vous souhaite un confinement assumé et épanouissant.

Si vous avez aimé ce texte, peut-être aimerez-vous aussi celui-ci :
Les gens font-ils n’importe quoi?
Déconfinement et Effet Dunning-Krüger