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Qu’est-ce qu’une vocation ?

Une vocation est un penchant, une inclinaison pour un métier. Dans sa définition religieuse, c’est un mouvement intérieur par lequel on se sent appelé par Dieu. L’évocation d’un rapport au divin apparaît comme posant problème dans un contexte laïque comme nous en connaissons un actuellement en France. Mais si l’on met de côté cet aspect, ou, plus exactement, si on lui donne une autre acception, plus large et non confessionnelle, on peut peut-être avancer une autre définition. En effet, la vocation est certainement un penchant, c’est à dire que l’individu se sent attiré par un métier, une activité, un type de service. C’est un mouvement intérieur car on ne peut s’imaginer que c’est le métier qui exerce une action sur nous. Il s’agit plutôt effectivement d’un mécanisme interne qui nous fait ressentir cette attirance. Car ce penchant répond effectivement à un quelque chose en nous qui nous pousse, nous prédispose à réagir fortement à son contact. L’origine de la vocation est profondément intérieure et il n’est pas d’autre voie qu’une certaine introspection pour y mettre de la conscience.

Intégrer ses pulsions

Ainsi une vocation résulte en grande partie des forces, énergies, affinités, motivations qui nous habitent. Le boucher comme le chirurgien sont deux professionnels passionnés par la découpe de la chair. L’un nourrit, l’autre guérit. L’un comme l’autre, ont l’occasion de rencontrer les mêmes pulsions agressives orales et de se donner l’occasion de les dominer. Le choix d’une carrière ou d’une autre dépendra d’autres dimensions comme le goût des études, la culture familiale, l’attrait pour un niveau de vie ou un contexte professionnel. 
Ainsi, ce que nous sommes au plus profond de nous, nos parts d’ombre autant que nos idéaux gagnent à être conscientisés pour pouvoir être utilisés avec profit plutôt que subits comme des forces inconscientes que l’on aurait tendance à projeter. De fortes pulsions ne deviennent plus nécessairement une ombre que l’on pourrait croire hostile. Ce sont avant tout des forces qui, si elles sont cohérentes constituent des vocations claires. La question de l’orientation ne se pose alors plus avec la même insistance.
Pour tous les autres, apprendre à mieux se connaître permet d’accueillir ce que nous sommes au plus profond de nous et de mieux en assumer la responsabilité. Ainsi la vulnérabilité peut devenir une force particulièrement différenciante et puissante. 

Dépasser la souffrance

Avec C. Dejours et la Psychodynamique du Travail, on considère que travail et souffrance sont liés. En effet, la finalité du travail est de nous permettre de faire face au réel et de mettre en œuvre toutes nos capacités dans le sens d’une résolution des contraintes inévitables à l’activité. Le travail représente ainsi un chemin de dépassement individuel et collectif. La matière résiste sous le ciseau de l’ébéniste, il doit trouver des gestes, des recettes pour dépasser cela et réussir à traduire dans le concret ce qu’il a créé dans son imaginaire. Le travail est donc ce dépassement de la contrainte à travers l’action. C’est un acte créateur qui réalise celui qui l’accomplit. Sans conscience de cette part intime de nous-même en action, on prend le risque de se vivre victime et de subir le système -l’entreprise notamment- comme une aliénation. D’où les phénomènes de souffrance au travail, les burn-outs et autres crises de motivation que nous connaissons malheureusement plus souvent lorsque l’organisation du travail semble tellement insensée et délétère.
Comprendre comment les épreuves et les difficultés que le monde du travail nous fait vivre peut être fondateur de notre réalisation constitue une étape importante de notre cheminement. Elle permet de mieux se positionner afin de discerner ce qui est acceptable et ce qui ne l’est plus. Alors un changement devient non plus une fuite, mais une invitation à un autre choix. 

Le chemin de la réalisation

Ainsi, la voie de la réalisation professionnelle ne consiste pas à chercher le chemin le plus facile et le moins pourvu de difficultés. C’est une illusion naïve qui serait séduisante si elle ne nous enfermait pas dans une attitude enfantine. Il ne s’agit pas non plus de s’astreindre à supporter indéfiniment des conditions ou contextes qui ne nous conviennent plus. Il s’agit de reconnaître que le travail consiste à choisir en conscience d’affronter certaines réalités, d’y faire front, car ce sont des difficultés, des situations que nous avons à aborder pour mieux nous épanouir et avancer vers notre réalisation personnelle. Et qu’est donc cette réalisation sinon la reconnaissance et la mise en œuvre dans le monde de notre unicité créatrice confrontée à la réalité résistante des choses. La résistance est la voie du dépassement. Le dépassement permet de sortir des limites étroites de nos conditionnements éducatifs ou culturels pour devenir un individu à part entière. C’est prendre le risque de la sortie du commun pour vivre l’unique, fût-il parfois critiqué par les autres.
Se faire accompagner à cette étape offre des repères pour mieux distinguer le chemin, ses obstacles inutiles et les astuces pour y faire face ou les déjouer en sécurité. 

La spiritualité au travail 

Vivre sa vocation permet de remettre du sens, des valeurs, dans chaque geste que nous accomplissons, au travail comme ailleurs. Ainsi la spiritualité devient vivante et quotidienne et n’impose ni prosélytisme ni pratiques ésotériques. Simplement, elle consiste à se mettre debout avec la conscience de vivre dans un monde dans lequel chacun a sa place. Alors notre moteur humain se remet à tourner à plein régime, heureux que nous sommes de jouer notre partition spécifique au sein de l’humanité. Ce qui importe n’est pas la place que l’on nous donne, mais d’être à SA place. Ne jouer qu’une seule note dans la partition de l’orchestres suffit à faire sa part. Nous ne sommes pas tous premier violon et toute comparaison est vaine. Et comme le dit simplement Eckhart Tollé, notre première mission de vie à tous est de nous éveiller. Il signifie par-là que notre premier travail est de devenir pleinement nous-mêmes, avec un égo à sa juste place, avec la liberté intérieure de pouvoir choisir nos actions et non de subir les programmes anciens qui nous gouvernent inconsciemment. Le travail (comme le couple) est un lieu privilégié pour nous confronter au réel et donc à nos désirs, frustrations, dépendances ou encore projections. C’est une chance pour prendre conscience de nos comportements et peut-être ensuite d’en adopter de plus épanouissants. Cela ne veut pas dire que ce sera nécessairement plus confortable ! Se souvenir du sens profond de la démarche permet de garder son cap.

Une question d’intégrité

Ainsi, nous avons tous un rôle à jouer sur la terre et ce rôle a quelque chose à voir avec notre intégrité. La recherche d’une valorisation par l’extérieur nous condamne à la dépendance, à la dévalorisation ou à la jalousie. Se reconnaître soi-même unique et accepter de prendre sa juste place est avant tout un travail intérieur. Il n’y a rien d’autre à faire que d’être cette personne unique que nous sommes. Jung disait qu’il faut faire trace. Ainsi, un pépin de pomme doit pouvoir espérer devenir un jour un beau pommier et offrir à son tour de beaux fruits. Mais il ne donnera jamais de cerises. Ce n’est pas son rôle. 
L’acte d’un homme, quel qu’il soit, laisse un sillage et c’est cela qui compte. Nous créons une expérience et cette expérience s’ajoute à celle des autres humains. Ainsi, l’acte de dignité, la mission, ce qui restera de nous, ne se confond pas nécessairement avec l’emploi, le job que nous occupons. L’un n’a pas à impliquer nécessairement l’autre. Par sa puissance évolutive chacun peut jouer un rôle important au-delà de la profession, en incarnant d’autres valeurs que matérielles, en choisissant de se consacrer aux siens ou simplement en vivant une vie différente, la sienne.
Le travail du coach, entièrement dévoué à son client, offre à chacun un cadre permettant d’oser être lui-même et de faire ses propres choix, selon ses seuls critères. Et c’est cela qui change tout.

Hasard et nécessité

Tant que nous n’avons pas conscience de notre vocation initiale le métier devient un épiphénomène à la vocation. C’est alors le hasard qui oriente l’individu, sans grand sens. C’est la conscience de ce manque qui nous fait souffrir. 
Parfois, il y a coïncidence entre le métier et les réelles capacités de la personne. Parfois le secteur d’activité fait sens, mais encore faut-il que la personne y prenne une place qui convienne à son cheminement personnel. C’est que tout le monde n’atteint pas l’âge de se choisir un métier avec la conscience d’une grande vocation impérieuse qu’il n’aurait qu’à respecter. Parfois, cela met plus de temps à venir, parfois, ce ne seront que de faibles signes qu’il faudra percevoir et faire grandir. L’étincelle est là en chacun de nous. C’est l’Eros, le souffle de la conscience, qui viendra la faire grandir et lui permettre de rayonner à sa juste mesure, à sa juste place. Il y a quelquefois des trains à prendre. Rater le coche impose de devoir attendre une autre occasion. Pour certains cela peut se révéler salutaire et offre l’occasion d’une rencontre plus intéressante encore. Les trains passent toujours. A nous de choisir dans lesquels monter et d’assumer le paysage traversé et la destination atteinte. 
Le bilan vocationnel permet ici encore de distinguer quelles sont les opportunités qui résonnent avec notre parcours de vie, qui pourraient faire sens pour nous. Il encourage à les saisir et à passer à l’action.

Le libre arbitre

Le thème astrologique de naissance nous donne à voir des clés particulièrement intéressantes pour repérer le chemin qui pourrait être le nôtre. Type de personnalité, idéal convoité, chemin d’évolution de conscience, contraintes à dépasser, mission de vie… il offre bien des analogies intéressantes à prendre en compte. Chaque histoire de vie s’y trouve inscrite dès la naissance du sujet. Et à relire le parcours d’un individu en résonance avec cette vision, nous pouvons comprendre ce qui s’est joué dans son passé et ce qui se joue encore dans son présent. On prend conscience des « trains » énergétiques, les archétypes, et de leurs impacts. Nous voyons comment la vie a su se déployer en nous et autour de nous selon quelques grandes tendances, capacités ou difficultés à surmonter, invitations à accepter. Nous voyons ce qui s’est joué, et surtout, sur quel plan cela s’est joué : plan des événements, plan psychologique de la conscience, plan spirituel de la naissance à Soi. 
Faire de ces indications des prédictions précises pour des choix à faire serait oublier qu’il y a toujours une place pour le libre arbitre et le choix de chacun. Car si les potentiels sont bien là dès la naissance, ils ne sont pas toujours pris en compte. Parfois ce sont les nécessités de subsistance, l’impact des événements qui semblent dominer. Il arrive alors que le type de métier qui aurait pu apporter la réalisation personnelle ne soit jamais exercé. L’essentiel de la vie s’est joué ailleurs. Choisir le chemin de la réalisation personnelle est un autre choix. Plus il sera conscient et plus il éclairera nos vies.

Comment trouver le courage de se mettre en chemin ?

Car il faut bien du courage pour oser nous mettre en marche, franchir le seuil et nous confronter à l’inconnu du monde. Si l’appel intime est parfois entendu, il commence toujours par être refusé. Le premier challenge est d’oser l’entendre et d’y donner suite. Cela demande de se dépasser. Ensuite viendra l’engagement, la mise en œuvre et peut-être une victoire – une victoire sur les circonstances et parfois sur soi-même. Assumer sa vie demande bien des ruptures et des séparations, des choix courageux. Il n’est pas toujours évident d’oser être pleinement soi-même, au-delà des cadres familiaux, des tendances du moment ou de la pensée dominante. Devenir un individu à part entière est le chemin de toute une vie. Il serait dommage que notre activité professionnelle nous en éloigne. C’est là le sens de la vocation et de sa recherche. 
Le bilan vocationnel offre cette possibilité de vérifier à chaque étape comment nos choix font écho à ce qui est important pour nous : l’aventure, la sécurité, l’amour, l’expérimentation, la présence… Il donne la possibilité de revenir en soi et à soi afin de faire le choix de son orientation selon les critères les plus prioritaires pour nous. Il rappelle le sens et répond aux éternels doutes ou hésitations qui nous limitent. 

Bien choisir son combat

Les combats actuels pour le climat, la coopération, la paix, le féminin sont tous reliés à notre position intérieure. Notre attitude face à ces enjeux dépend de la manière plus ou moins consciente que nous avons de nous positionner pour faire évoluer ces questions fondamentales.
Trouver sa vocation, c’est trouver quel combat il est juste pour chacun de mener. Et de savoir le mener avec une juste posture, ni « sauveur » ni « persécuteur », mais authentique et alignée. Ce combat, et en conséquence nos stratégies, tiennent autant de notre idéal que de nos peurs, de nos projections et en conséquence de tous les aménagements que nous avons à faire pour les concilier. 
Le progrès et le bonheur se trouvent dans ce cheminement vers notre plus juste potentiel d’action. L’authentique sentiment de réussite grandit avec la coïncidence de l’homme avec son acte. Chaque homme est le maillon entre une humanité passée et future. Coupé de son histoire, il aura l’impression d’être là sans raison. A quoi bon alors faire des efforts ? L’angoisse se manifeste, le potentiel de départ est vécu au plus bas, l’homme se rabaisse. Relié à l’humanité et à la Nature, il peut se ressaisir, se remettre debout et proposer sa présence unique au monde. Car sa véritable présence est déjà une action puissante. Ainsi pourra-t-il contribuer à changer les anciens schémas et devenir agent du changement qu’il souhaite de ses vœux. C’est cela aussi la spiritualité en action.

S’engager et servir

L’homme inconscient est tiré par les pieds par son hérédité, son égoïsme. Mais à travers son activité professionnelle il lui est donné des ailes pour s’affranchir des limites. Plus nous mettons en conscience nos conditionnements, plus nous nous libérons. Plus l’homme est libre, plus il devient maître de son destin. Il évolue. Il peut alors proposer une autre version du monde en l’incarnant lui-même. 
Le bilan vocationnel est ce chemin qui donne à l’homme l’opportunité de quitter la prison de son passé et lui permet d’être vraiment lui-même. Ainsi pourra-t-il mettre son action et sa personne tout entière au service du monde. S’engager socialement est fondamentalement libérateur. C’est là que le bonheur se trouve. C’est cela qui fera la différence entre une envie et un désir profond, entre une volonté égotique d’être le plus beau ou le plus riche avec une position plus alignée qui consiste à être pleinement et authentiquement ce que nous sommes vraiment. 
Alors peut-être pourrons-nous nous souvenir que le métier d’homme est le travail que La Vie fait à travers nous pour l’honorer Elle.

Si vous voulez explorer votre vocation en apprenant à mieux vous connaître, à interroger vos motivations profondes et en donner une lecture inspirée et inspirante, le bilan de compétences vocationnel est fait pour vous. En savoir plus par ici [lien].